Val-et-Châtillon

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Par Roger CORNIBÉ

Val-et-Châtillon : son passé, ses gens

Une nouvelle édition revue et enrichie (jusqu'à 2012) vient d'être publiée.

IX - LA SOCIETE COTONNIERE LORRAINE
Le village au début du siècle

1901 - Juin

Ingénieur et directeur de la teinturerie des Ets Bechmann, M.René VEILLON décide la construction d’une nouvelle usine.Le 15 juin est constituée la Société Cotonnière Lorraine, avec l’appui financier des familles de Klopstein et d’Hausen de Blâmont. Le capital de la société est fixé à la somme de 2 000 000 frs répartis en 400 actions de 5000 frs. Quelques années plus tard (en 1905), ce capital sera ramenéà 1 200 000 Frs ; l’action étant de 3 000 frs.

Août

Depuis des décennies, les fontaines sont alimentées par deux sources importantes : la "Fontaine Lefèvre" située dans la forêt communale du village et la "Noire Basse" sise dans la forêt de Petitmont. Ensemble, ces sources débitent 250 litres à la minute par temps de grande sécheresse. Vu leur altitude, elles permettent une distribution en basse pression, même dans les hauts quartiers. La commune a toujours versé une redevance à Petitmont mais cette fois les conseillers aimeraient acheter cette source que la commune voisine ne peut exploiter. Les tractations aboutiront à un échec et le principe de la redevance annuelle sera reconduit.

Etant donné l’importance que va prendre le village - la nouvelle usine doit faire travailler 300 ouvriers dans un proche avenir -, le conseil municipal demande la création d’une recette des postes, la nomination d’un titulaire à la recette buraliste et l’installation du téléphone départemental à Cirey puis à Val.

Septembre

A partir du 1er de ce mois, les habitants peuvent lire l’heure sur la façade ouest du clocher de l’église. Cette installation est due à M. Paul Masson, horloger à Badonviller, représentant la maison Odobey du Jura.
M. Masson s’engage à n’être payé que dans 6 moiset à assurer toutes réparations gratuitement pendant 20 ans.

Le 15, le curé Charles Deviot bénit la première pierre de la future usine. Et pour héberger les 300 ouvriers à venir, des cités voient le jour. (cités de Morval, du Moulinet de la rue de Cirey.)

Novembre 1901

La commune pense que la voie ferrée Avricourt-Cirey se prolongera jusqu’à Val ; aussi, pour ne pas diminuer la largeur de la nouvelle route, il ne sera pas planté d’arbres sur la rive gauche en direction de Cirey, mais simplement une haie de charme pour consolider le talus.M. de Klopstein, conseiller général, se propose de fournir gratuitement tous les plants qu’on pourra trouver dans ses forêts.Mais la commune préférera acheter ces plants pour 468 Frs.

De cette époque date la création de l’hospice cantonal de Cirey, érigé grâce à un legs de Mme Bauquel, née Léonie Boucher, d’un montant de quatre cent mille francs.Cet établissement complète l’œuvre philantropique commencée par Mme Chevandier de Valdrôme.
Le chemin de Morval a été entièrement réaménagé et prend l’aspect d’une rue avec caniveaux.

Décembre

Le numérotage des maisons et la pause de plaques émaillées désignant les rues marquent la fin de cette année. Ces travaux sont exécutés par la maison Richier-Raison de Nancy, pour la somme de 515,50 Frs.

1902 - Mars

Décès à Vitry le François du baron Louis Antoine de Klopstein, ancien maire, le 21. Le 23 au soir, tous les conseillers sont présents sur le quai de la gare à Cirey lors de la réception de la dépouille mortelle. Toute la nuit, par délégations, la population rendra hommage au disparu en se rendant au château.Les écoles furent fermées le jour de l’enterrement.

Avril

Suite à l’ouragan du 31 janvier de la même année qui a dévasté une grande partie des forêts, et afin d’exploiter les chablis rapidement, le maire reçoit l’autorisation préfectorale d’installer une scierie communale. Cette création provisoire permettra la vente de bois à des prix raisonnables. De plus, il est actuellement impossible de faire appel aux scieries voisines qui sont surchargées et indisponibles pour 3 ans. Par la suite, les installations seraient louées à des marchands de bois,ce qui assurerait de récupérer l’amortissement.
Il ne reste aucun vestige de cette scierie construite à Norroy car elle fut vendue pour 5 000 frs en novembre 1904 ; l’acheteur l’ayant entièrement démontée pour la reconstruire près de Vitry le François.
On sait qu’elle se trouvait à gauche du chemin, au bas des roches d’Achiffet, qu’elle pouvait débiter 80 000 planches par an, qu’une scie à ruban avec chariot était actionnée par un moteur à pétrole de 8 chevaux de marque "Panhard et Levassor".

Juin

M. Veillon, maire, achète à la commune la parcelle de terrain sise à Valla, (ancienne maison Dépoutot Joseph, section D du plan cadastral) pour y construire une maison d’habitation. Cet immeuble deviendra "la fondation Veillon" à partir de 1928.
M. Pierre Auguste Gérard est le nouveau garde champêtre; il remplace M. Emile Thouvenel démissionnaire. Il faut reconnaîtreque les fonctions de cette profession sont de plus en plus nombreuses :

  • entretien de l’ancien chemin rural de Val à Cirey
  • entretien de la place de Châtillon
  • enlèvement des ordures chaque premier samedi du mois
  • maintien en bon état d’accès des escaliers conduisant à l’église
  • surveillance policière sur le territoire communal. A cet effet, il sera autorisé à porter un revolver d’ordonnance avec étui et à s’en servir avec la plus grande prudence.

Août

Un accident survenu le 13 à l’école de filles a fait une victime : la petite Marie Haumant, âgée de 8 ans. L’enfant a été tuée accidentellement par l’effondrement du plancher d’un hangar dans lequel les enfants stockaient le bois de chauffage.Le père de la victime intentera un procès contre la commune et demandera 60 000 frs d’indemnité.
Les premières installations téléphoniques relient les abonnés au poste de Lunéville, à des tarifs encore peut démocratiques. A Val, seul M. de Klopstein dispose de ce moyen de communication qu’il a payé 1 000 Frs.

C’est également à cette période que le baron sollicite les conseillers pour se rendre acquéreur du chemin rural reliant Châtillon à Cirey. Ce passage est long de 763 m, pour unesuperficie de 98,67 a et suit la rive gauche du ruisseau de Châtillon. Les conseils municipaux de Val et de Cirey donnent leur accord. M. Mazerand, maire de Cirey, émet une condition : que les voituriers puissent y circuler comme auparavant. Mais l’agent voyer cantonnal émit des réserves et le projet d’aliénation n’eut pas de suite.

L’année 1902 est marquée par la laïcisation de l’enseignement, ce qui va entraîner des remous à l’école des filles,dans les années à venir.

Octobre

Depuis plus d’un an, l’éclairage public par l’électricité est en projet. Le village s’agrandit et s’étend de plus en plus; cette mesure serait un bien-être pour tous.
La Société Cotonnière récemment créée par l’intermédiaire de M. Veillon, son fondateur et maire de la commune, s’engage à fournir "la lumière électrique" pour 64 lampes à incandescence réparties de la manière suivante :

  • 40 dans les rues
  • 9 dans la mairie et les salles d’école
  • 15 à l’église.

En contre partie, la Société Cotonnière bénéficierait de la gratuité de la concession d’eau de source sous pression.

Plusieurs devis sont soumis aux conseillers municipaux ; c’est celui de la maison Helmreich de Nancy qui est retenu pour être le plus complet et le plus avantageux. (6 500 Frs)
Le contrat entre la commune et la nouvelle usine est le suivant :

  • l’allumage et l’extinction se feront par un employé de l’usine.
  • pour les réparations et l’entretien, la Société Cotonnière fournira un ouvrier aux frais de la commune.
  • la commune n’aura aucun recours en cas de panne
  • chaque lampe fournira une lumière de 16 bougies sur la voie publique, 10 bougies dans les locaux.
  • la concession gratuite d’eau sera prise sur les conduites "FontaineLefèvre" et "Noire Basse". (6000 m3 par an)

Ce contrat est signé le 1er décembre, pour une durée de 20 ans. L’ensemble des conseillers remercie le Conseil d’Administration de la Cotonnière d’offrir à la communauté le moyen de s’éclairer à peu de frais et si rapidement. (A cette époque la ville de Cirey est éclairé au pétrole)

1903 - Mai

La proposition de la Société Cotonnière, concernant l’éclairage public, est rejetée par le préfet. On lit notamment dans la lettre de ce dernier, datée du 14 : "L’examen du dossier fait constater que si la convention projetée présente un intérêt pour la commune, elle en présente un bien plus grand pour la Société". Suivent quelques points contestés par l’administration préfectorale :

  • sous-estimation de la concession d’eau
  • salaire du surveillant spécial chargé de donner le courant et de le couper injustifié. (service assuré par le surveillant de l’usine.)
  • consommation de houille exagérée car les dynamos en fonction toute la journée peuvent accumuler un courant suffisant pour l’éclairage.

En conclusion, le préfet estime qu’il n’est pas de bonne administration d’autoriser la commune à souscrire sans compensation ni garantie à l’éventualité d’une dénonciation prématurée de la convention. La faculté que la Société se réserve,de limiter ses engagements à la durée de son existence réduit à néant les avantages de la commune.

Il propose qu’un contrat soit passé pour 10, 15 ans, les clauses étant applicables aux deux parties et qu’une indemnité soit accordée à la commune en cas de non exécution des engagements de la Société.

Fin mai, le maire est suspendu de ses fonctions. Motif : "n’avait pas à transmettre à un évêque l’expression de ses sentiments de respect et de sympathie". Il faut noter que cette mesure n’est pas un cas isolé ; elle fait partie du contexte anticlérical de ce début de siècle.

Juin

Au cours de la séance du 7, le conseil municipal décidede ne pas délibérer, invoquant l’absence du maire, auteur du projet du budget communal.

Le préfet annule cette décision le 19 du même mois:

  • il n’appartient pas aux conseillers d’apprécier les actes de l’autorité supérieure.
  • la délibération a porté sur un sujet étranger aux attributions légales de cette assemblée.

Le 21, M. Veillon est révoqué de ses fonctions de maire par décret du président de la République.

Juillet

En réalité le maire use toujours de son influence sur les conseillers, témoin cet "arrêté du maire" en datedu 26 : "Cabarets, cafés, bals, débits de boissons, jeux bruyants ne pourront se fixer qu’à une distance de 100 m du voisinage d’édifices consacrés au culte, des écoles, des hospices et des cimetières ".

Août

Le Conseil Municipal procède à l’élection d’un nouveau maire. M. Veillon obtient le plus de voix mais ne peut légalement être éligible. Le choix se portera sur M. Jean de Klopstein.

1904 - Janvier

En avril 1899 avait été décidé que les concessions d’eau pour le presbytère, la mairie, la maison du Secours Mutuel seraient gratuites. L’usine Bechmann quant à elle bénéficiait de la gratuité de l’eau potable pour une durée de 30 ans.
La Société Cotonnière souhaiterait bien entendu avoir les mêmes avantages. Après délibération, le conseil municipal

  • - estime que l’ancienne décision ne prévoyait pas l’installation d’une nouvelle usine.
  • - se désengage du contrat de 1899 car des modifications sont intervenues depuis : en effet, une autre société remplace l’ancienne. (la société Bechmann remplace l’ex-société Izay, Zeller, Bechmann)
  • - reconnaît qu’il lui est impossible d’accorder cette gratuité à la Société Cotonnière dans l’hypothèse de la création d’une troisième ou d’une quatrième usine sur le ban communal.
  • - fait état de nombreux abus constaté dans l’usine Bechmann. Des robinets ont tendance à fonctionner sous forme d’écoulement libre : en été pour que l’eau soit fraîche, en hiver pour qu’elle ne gèle pas !
  • - décide par conséquent la suppression des concessions gratuites sauf pour la maison du Secours Mutuel.

Avril

L’affaire Haumant est portée au tribunal civil de Lunéville. La commune, propriétaire du local, est mise en cause. Cependant les avocats du plaignant impliquent aussi la responsabilité de l’institutrice Mme Marie Jeanne Petit épouse d’Albert Sigisberg Gérardin, receveur buraliste dans la commune. Il est reproché à l’enseignante:

  • que l’accident est survenu pendant les heures de classe
  • que les enfants n’étaient pas surveillés
  • qu’elle avait commandé aux enfants de rentrer non seulement le bois de l’école mais aussi le bois affecté à son usage particulier.
  • que 10 minutes avant l’accident, un craquement s’était fait entendre, au dire des enfants.

Finalement seule la commune sera reconnue coupable et condamnée à verser 50 000 Frs au père de la fillette décédée, au titre de dommages et intérêts. Le conseil municipal fait appel mais la cour de Nancy confirmera le jugement du tribunal de Lunéville en novembre 1904.

Mai

Le 1er mai ont lieu les élections municipales ; sont élus: Joseph Cayet, Jean de Klopstein, Charles Nicolas Tonnerre, Joseph Hippolyte Cayet, Christophe Souter, René Veillon, Jean Baptiste Thiaucourt, Emile Gérard, Hippolyte Diter, Joseph Blaise, Eugène Dardaine et Joseph Vasseur.
M. Veillon retrouve son poste de maire le 8 ; son adjoint est M. ChristopheSouter.

Juin

Mort subite de sœur Marie, devant les enfants, en plein catéchisme le 18. La sœur avait été l’institutrice d’une des classes de filles ; elle était devenue aide de l’asile après la loi de 1902.
Aussitôt, le maire demande à la supérieure de la Doctrine Chrétienne de lui envoyer une religieuse pour la remplacer,afin que l’administration ne puisse pas nommer une "laïque" sur ce poste. Son appel restera vain.
A la même époque, Mlle Gontier qui n’a qu’une seule pièce pour tout logement, demande que lui soit octroyée une pièce contiguë, faisant partie de l’appartement de la sœur directrice de l’école maternelle, qui compte 4 pièces.

Août

Une lettre de remerciement de Joseph Jérôme, frère Elie, "déposé" en octobre 1886 atteste de sa présence dans la commune. Ce religieux percevait une allocation pour s’occuper des enfants en dehors des heures de classe.

Novembre

Les instituteurs, soutenus par leur inspecteur, souhaiteraient voir retirés les crucifix des salles de classe. Ils se heurtent à l’opposition du maire qui informe la population de cet outrage.

1905 - Mars

Le conseil municipal est appelé à délibérer quant à la laïcisation de l’école maternelle, ce qui entraînerait le départ des dernières religieuses enseignantes.Pour les garder, il est décidé de transformer la maternelle en garderie. Mais cette manœuvre n’est du goût ni de l’Inspecteur d’Académie, ni du Préfet.

Juillet

Une rencontre est prévue entre le maire et l’Inspecteur Primaire, M. Pierron, au début du mois, pour aborder les problèmes de l’enseignement à Val et Châtillon. M. Veillon ne jugera pas utile de se rendre à Lunéville.

 

Août

Lettre de l’Inspecteur Primaire au maire, datée du 5.
"Tous mes regrets de n’avoir pas eu l’honneur de vous rencontrer l’autre jour. Je vous aurais parlé de vos écoles et en particulier des emblèmes religieux.
Je crois devoir appeler votre attention sur leur enlèvement et vous prie de vouloir bien y faire procéder, comme le prescrivent les instructions. Agréez, je vous prie ..."

La réaction du maire est immédiate mais locale : il passe dans les classes et tient ce discours aux élèves :
"Enfants, lorsque vous rentrerez dans vos classes en octobre prochain, levez les yeux, vous n’apercevrez plus le Christ, sous le regard duquel vos pères, vos mères, vos frères, vos sœurs ont été élevés. Vous avez pu le conserver à cette heure et vous êtes la seule école du département où il soit encore là. M. le baron de Klopstein, il y a deux ans, s’était fait un honneur de le remettre à la place qu’on lui avait enlevée,et qu’on a respectée jusqu’à présent. Ce n’est pas moi qui l’expulserai mais si vous ne trouvez plus le Christ, ce noble et saint emblème sous vos yeux, saluez-le aujourd’hui avec respect et emportez dans vos petits cœurs vaillants son souvenir entouréde fidélité et de vénération. "

1906 - Janvier

L’activité de tir scolaire est instaurée dans la commune, sous couvert de l’inspecteur primaire. La carabine est fournie par la société de tir de Blâmont, ainsi que la cible en fer blanc.

Juin

Depuis plusieurs mois, les habitants caressent l’idée de voir se prolonger la voie ferrée Avricourt-Cirey jusqu’à Norroy, avec une station à la hauteur de la rue de Morval. Hélas,le coût en est trop élevé pour les usines, les propriétaires forestiers et la commune ; le projet est vite abandonné.

La population est de 1 766 habitants (elle n’était que de 1233 en 1901).

Il en résulte une forte augmentation du nombre d’enfants scolarisables.A ce propos, les familles se plaignent car les élèves de 6 à 8 ans reçoivent une instruction trop superficielle. Cette situation est simplement la conséquence de l’obstination du maire à vouloir à tout prix garder les sœurs.

Malgré les injonctions des autorités, on en est resté à la délibération de mars 1905. Le conseil municipal ira même jusqu’à se prendre pour une assemblée totalemen tindépendante, méprisante parfois à l’égard de la population en déclarant "qu’une garderie suffit dans une localité peuplée aux trois quarts d’ouvriers d’usine. "

Juillet

Les lettres de désapprobation de l’inspecteur, du préfet s’accumulent sur le bureau du maire. Côté communal, pour ne pas perdre la face, on indique les moyens permettant de conserver la garderie tout en créant une classe enfantine :

  • la garderie serait maintenue dans son local actuel
  • une classe de garçons serait déplacée pour permettre l’installation de la classe enfantine.

Le ridicule est alors à son comble quand les conseillers proposent que les récréations soient communes avec séparation dans la cour, par une palissade à claire voie. Rien n’est laissé au hasard au niveau de la réflexion ! pas même ce raffinement que constitue la petite porte dans la palissade... pour permettre aux bambins d’aller aux toilettes.

Septembre

Suite à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la réponse du préfet tombe comme un couperet : le maintien des sœurs est refusé.Publiquement, le maire adresse le 30 de ce mois, un vibrant hommage aux religieuses qui se sont dévouées à leurs tâches malgré une rétribution modeste.

Une classe enfantine est donc créée pour les enfants des deux sexes, âgés de 5 à 7 ans. Elle est placée sous la direction d’une institutrice laïque, logée par la commune et rémunérée par l’Etat.

L’effectif total des enfants scolarisés âgés de 5 à 12 ans est de 229, avec une majorité de garçons.

Dans le même temps, la grotte qui se trouvait dans la cour de l’école des filles est transférée près de l’habitation de M. Veillon, là où elle se trouve encore aujourd’hui. Le culte voué à Notre Dame de Lourdes remonte à 1876. La sœur supérieure, Sœur Perrin Stéphanie avait fait le vœu d’ériger une statue à la Vierge si le village était épargné par la guerre de 1870. Informé de ce souhait après les hostilités, le curé en fit part à la population. Ceux qui le pouvaient apportèrent leur offrande.La grotte fut aménagée dans la cour de l’école avec des pierres venant des carrières de Nonhigny. Et pour transporter ces matériaux, point de charrette attelée, mais une troupe de jeunes filles portant chacune une pierre sur la tête.

Novembre

En réponse à un courrier de l’inspecteur primaire, les conseillers municipaux s’engagent à inscrire à leurs dépenses obligatoires, pendant 10 ans :

  • l’indemnité de résidence
  • l’entretien des écoles
  • le logement du personnel enseignant
  • les frais de chauffage et d’éclairage des classes
  • l’achat des registres et imprimés scolaires
  • l’entretien, le renouvellement du mobilier et du matériel d’enseignement.

1907 - Février

Après le départ des sœurs a lieu la vente du mobilier, de la literie et des divers ustensiles de leur appartement. L’argent de cette vente servira à financer les travaux de la classe enfantine.Une caisse des écoles est créée pour encourager la fréquentation scolaire et accorder des secours aux indigents. Ses ressources se composent :

  • de dons , de legs, de quêtes et de fêtes de bienfaisance
  • de dons en nature (livres, vêtements, denrées)
  • de souscriptions et de cotisations.

Mars

Nouveau bras de fer entre le maire et le préfet, à propos cette fois de la location du presbytère. Celle-ci avait été fixée à 1 Fr par an pour une durée de 18 ans, compte tenu du fait que la moitié de l’immeuble servait à différents usages assimilés à des servitudes. (remise du corbillard,catéchisme)

L’affaire durera jusqu’en mai et c’est le préfet qui fixera le loyer à 140 Frs par an, ramenant le bail à 3 ans.

C’est au cours de cette année 1907 que l’abbé Deviot, marqué par le départ des frères d’abord puis par celui des sœurs, vit sa santé décliner. Pour l’aider dans sa tâche pastorale, l’évêché délégua un vicaire.Ce fut l’abbé Subtil, puis à compter de 1908 l’abbé Filippi, fondateur des "Gas du Val ".

Mai

Après les élections municipales des 3 et 10 mai, Messieurs Veillon et Souter retrouvent leur poste de maire et d’adjoint.

Juin

La population dépasse 1 800 habitants. Pour satisfaire les besoins en eau de plus en plus importants, des études de captage de 3 nouvelles sources sont effectuées près de la Noire Basse et de la Fontaine Lefèvre. L’une d’elle est située dans la forêt communale de Petitmont, les 2 autres dans la forêt de messieurs les héritiers Geny.

Juillet

Les quartiers voient le nombre de leurs points d’eau augmenter : 11 bornes fontaines et 3 lavoirs à 3 auges accroissent le confort des habitants toujours plus nombreux.

Novembre

Bien que moins intense après la laïcisation des écoles et la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’activité religieusese poursuit. L’église est trop petite pour accueillir tous les paroissiens le dimanche. Ne disait-on pas dans le diocèse que Val et Châtillon passait pour être une commune modèle ?

Presque toutes les jeunes filles et fillettes fréquentent le patronage Notre Dame de Lourdes dirigé par Madame Veillon, secondée par sœur Marie Thérèse, la sœur du père Humbricht.

En vertu des lois de 1905, 1907 et 1908, la Fabrique de l’Eglise est dissoute et ses biens séquestrés. Le maire a le choix entre deux solutions ;

  • ou ces biens sont attribués à la commune
  • ou ils sont versés à un bureau de bienfaisance.

Après avoir consulté l’évêché, le maire fait placer tous ces biens sous le contrôle du conseil municipal, étant entendu qu’ils pourront, le moment venu, être affectés à des secours de bienfaisance. Les revenus de la Fabrique sont les suivants :

  • rentes sur l’Etat
  • legs
  • obligations au porteur de 1000 florins or autrichien
  • titres de rente russe
  • obligations russes

Décembre

M. Souter, adjoint au maire donne sa démission pour raison de santé. Une élection désignera M. Eugène Dardaine pour le remplacer. La société de gymnastique "Les gas duVal", nouvellement créée, s’entraîne dans les locaux du presbytère.

1909 - Mars

Plusieurs conduites d’eau sont remplacées pour cause de vétusté. Le conseil municipal souhaite de nouveaux tuyaux en fonte et non plus en ciment armé. Mais vu le prix de ces nouveaux matériaux, seules les conduites futures seront en fonte.

Août

Le projet d’éclairage public refait son apparition car vivement souhaité par la population. Un premier contrat est présenté par la Société de Construction d’Usine à Gaz et d’Electricité Winkert de Nancy qui restera sans suite après la liquidation de cette entreprise en février de l’année suivante.

Septembre

Les études sur les sources "Basse Boyer" et "Chanuson Combelle"sont abandonnées pour débit insuffisant. On exploitera la source "Baptiste" de la forêt de Petitmont et dans un futur proche, les deux sources Geny qui, une fois captées seront conduites dans le bouge de réunion de la Noire Basse et de la Fontaine Lefèvre.

Les premières bouches à incendie sont installées sur le parcours des conduites existantes.

1910 - Février

M. Pierre Augustin Gérard est prié de donner sa démission de garde champêtre. Ce poste ne semble pas susciter un grand intérêt car un seul candidat propose ses services : M. Eugène Parmentier,conseiller municipal. Le sous-préfet refusera l’agrémentde l’unique postulant pour deux raisons :

  • M. Parmentier est un élément perturbateur du conseil municipal
  • M. Parmentier a une parenté trop nombreuse dans la région.

Avril

L’administration supérieure refuse l’autorisation de captagede sources supplémentaires. Celles utilisées actuellementont un débit de 4 l/s. Les nouvelles sources présentent le même débit. Les Ponts et Chaussées estiment que cenouveau potentiel d’eau est inutile car il ne pourrait être utilisé; une grande partie des sources coulerait jour et nuit dans les caniveaux.

1911 - Février

Après la disparition du curé Deviot, c’est l’abbé Mercier qui aura charge d’âmes dans la commune. Il exercera son sacerdoce jusqu’en mai 1912, avant d’être nommé ailleurs.D’importants travaux sont entrepris par la commune pour rénover l’église :

  • blanchissage des murs et du plafond
  • réfection de la toiture du clocher
  • crépissage extérieur
  • remplacement des cordes des cloches et du soufflet de l’orgue.

A cause de la fièvre aphteuse qui sévit, la divagation des chiens est interdite.

Juillet

Le 23 éclate un incendie dans la forêt communale.

1912 - Janvier

Un recensement fait apparaître que la population s’élèveà 2 200 habitants. Jamais au cours de son histoire, le village n’aura été aussi peuplé. Les usines ont attiré un grand nombre de familles qui cependant sont peu stables.

Février

Un crédit de 200 Frs est voté au profit de l’aviation militaire. Motif : cette invention peut rendre de grands services en cas de guerre.

Mars

Le quartier de la Haute Molière est sous haute surveillance après que le médecin y ait décelé une épidémie de fièvre typhoïde. Une analyse bactériologique des eaux de la fontaine ne détectera rien d’anormal.

Mai

Après les élections municipales des 9 et 12 mai, MessieursVeillon et Dardaine conservent respectivement leur poste de maire et d’adjoint.Le nouveau curé est installé le 24 ; il s’agit de l’abbé Edouard Rémy.

1913 - Avril

La population scolaire est de 284 enfants répartis comme suit:

  • garçons de 5 à 13 ans : 146
  • filles de 5 à 13 ans : 138

Cinq classes seulement accueillent tout ce petit monde :

  • 2 classes de garçons
  • 2 classes de filles
  • 1 classe enfantine

Chaque classe compte environ 50 élèves. Pour un meilleur travail pédagogique, le conseil municipal demande la créationd’une nouvelle classe chez les filles et les garçons. Il obtiendra satisfaction à la rentrée d’octobre.

Mai

Et l’on reparle de l’éclairage des rues. La Société d’Electricité de Nancy propose un devis concernant 52 lampes pour 2 018 Frs.

Août

M. Le baron Jean de Klopstein, conseiller général, fait part d’un projet de chemin de fer à voie étroite reliant Cirey à Badonviller par Val et Châtillon et financé à grande partie par le département . Très favorable à cette réalisation, la commune est prête à faire un emprunt de 2 000 Frs.
Mais la guerre empêchera la réalisation de cette voie ferrée.

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