Val-et-Châtillon

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Par Roger CORNIBÉ

Val-et-Châtillon : son passé, ses gens

Une nouvelle édition revue et enrichie (jusqu'à 2012) vient d'être publiée.

VI - Le 2ème Empire

Le conseil municipal demande au préfet l’autorisation d’extraire les souches pour soulager les nécessiteux ; ce qui de plus améliorera la forêt.

1850

L’installation d’une "usine de coton" se précise.Elle pourrait être érigée le long du ruisseau, en facede la forêt de Bornabois, afin de profiter de la force motrice de l’eau. Il faut signaler que les premiers contacts datent de 1848, entre le maire et les frères Lémant, déjà industriels à Blâmont.
Cette usine est souhaitée par la population forte de 1200 âmes, vivant pour certains misérablement. Plusieurs familles envoient leurs enfants mendier dans le village parcouru par d’autres mendiants venant de la Lorraine allemande surtout.
Fin septembre, le conservateur des forêts encourage la commune à préférer un peuplement de jeunes plants, dans le quart de réserve, plutôt que le semis habituel.Ce repeuplement qui fait gagner 3 ans justifie la décision d’acheter 40 000 plants près de Saint-Dié, à 1,25 Fr le mille.

1851 - Juin

Démission de l’adjoint Jean Baptiste Blaise, il est remplacé par Joseph Cayet.

Août

Les salles de classe seront "appropriées" en vue de la rentrée. Toutes doivent être blanchies. Chez les garçons, en plus, portes et fenêtres seront réparées et repeintes ; des ouvertures sont prévues afin que les courants d’air chassent les "exhalaisons insalubres" .

1852

Dès début janvier éclatent des troubles en Lorraine après le coup d’état du 2 décembre1851 par Louis Napoléon Bonaparte. Le préfet prend rapidement des mesures pour éviter une guerre civile. Cette attitude énergique a été appréciée par le maire et ses conseillers qui font parvenir à ce supérieur courageux le texte suivant: "Recevez les témoignages de gratitude qui vous sont dus par des honnêtes gens amis de l’ordre, et par la commune de Val et Châtillon en particulier."
Le 5 mai, la réunion du conseil municipal débute par la prestation de serment du maire et de son adjoint :
"Je jure obéissance à la constitution et fidélité au Président" .
Après quoi, c’est le maire qui reçoit le serment des conseillers.

Août

Les vieux arbres dépérissants seront adjoints à l’affouage et destinés aux pauvres.
Le baron Louis Antoine de Klopstein est réélumaire en juillet, à l’âge de 77 ans. Malade, il n’a pu être officiellement installé. Le 23 août, c’est son fils Louis Alexandre qui lui succède après la prestation de serment.

Plusieurs travaux urgents sont votés et réalisés avant la mauvaise saison :

  • reconstruction des ponts de Valla et de Gérapont
  • remise en état de quatre fontaines car plusieurs quartiers sont sans eau : celles de la Molière, dite Magotte, du Bajeu, du Maix Gammeron et de la rue Rayeterre.

Septembre

Au cours de sa réunion du 27, le conseil municipal adresse au Prince Président de la République, une lettre afin de lui témoigner sa sympathie après l’attentat manqué de Marseille.

Octobre

Monsieur Dépoutot présente sa démission de conseiller le 19. Motif : désaccord avec le maire.

Novembre

Monsieur Louis Alexandre de Klopstein fait un compterendu économique et financier de la commune :

  • l’ouverture du canal de la Marne au Rhin, l’ouverture du chemin de fer Paris-Strasbourg vont donner à la viabilité de nos chemins, une importance considérable: les bois d’industrie et de charpente de nos vallées forestières, au lieu d’être conduits aux lieux de consommation par les ruisseaux flottables, vont être transportés sur tous les marchés par voie de fer et par voie navigable.
  • l’usine de coton établie au centre du village est en bonne voie de construction.
  • la situation financière de la commune étant favorable, le maire propose la suppression des prestations en nature, remplacées par une somme votée sur les dépenses ordinaires. Il fait remarquer que les ouvriers prestataires ne rendent jamais les mêmes services que des ouvriers payés.

Décembre

Le 5 est jour d’allégresse. La proclamation de l’Empire est accompagnée d’une distribution de vivres aux indigents, faite parle maire en personne.

1853 - Janvier

M. Lémant demande l’autorisation de creuser un canal le long de la forêt de Bornabois pour donner l’impulsion à un tissage mécanique. la commune approuve et voit là une possibilité de travail pour une grande partie des habitants.L’agent forestier précise cependant qu’il ne s’agit que d’un droitde passage et non d’une aliénation à perpétuité du terrain. Les frères Lémant devront aménager un passage pour piétons afin de pouvoir y assurer toutes les réparations nécessaires.

La largeur du canal est définie à 3 m maximum. La concession est fixée à 30 ans à compter du 1er janvier 1853, et renouvelable. Pour la construction d’une partie de l’usine, les industriels pourront extraire sur place des matériaux comme la pierre et le sable, moyennant le versement annuel de 100 Frs à la caisse communale.

Février

Au cours de la réunion du 10, le maire et l’adjoint prêtent serment :
- "Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l’empereur."

Le 20, une partie du terrain destiné au canal est vendue aux frères Lémant (Le reste le sera par la commune de Petitmont). Il est stipulé que les bois à abattre seront exploités par la municipalité et que les propriétaires de la future usine devront payer au bureau de bienfaisance la somme de25 Frs par mois de chômage qui ne serait pas reconnu de force majeure. Conscients du fait que cette industrie va entraîner un accroissement de la population, les conseillers sont unanimes pour accorder aux ouvriersqui s’installeront dans la commune les mêmes droits que les anciens; affouage, école gratuite, dispense des prestations en nature.

Mai

Le docteur Claude de Cirey perçoit 25 Frs de la commune pour avoir visité deux malades. Depuis que le nombre d’indigents a progressé, les conseillers ont été unanimes pour voter un crédit spécial permettant aux plus pauvres de bénéficier de soins urgents.

Août

Les élus de Val et Châtillon écrivent à leurs collègues de Cirey, leur demandant que les chemins traversant leur ville soient modifiés pour permettre aux voitures lourdement chargées de circuler sans danger. Cette demande semble pressante, d’autant plus que Val et Châtillon va devenir un centre industriel important.

L’agent voyer étudie la possibilitéde relier la vallée de la Vezouze à celle de la Plaine, à partir de Machet. Le projet sera hélas très vite abandonné.

Septembre

Une nouvelle loi oblige la scolarisation des enfantsà partir de 6 ans. La nécessité de prévoir une salle d’asile pour les plus petits s’impose sinon ces enfants seront rendus à leurs parents, faute d’accueil.

Auguste Cayet qui, en 1843, avait obtenu l’autorisationde détourner la rivière se voit menacer de perdre sa concession s’il continue à s’opposer, lui et ses ayant droit à la prised’eau au corps de la fontaine de Bornabois.
Messieurs Lémant frères se rendent propriétaires du moulin de Petitmont mais ils devront permettre aux habitants d’user des sources du Bornabois.

Décembre

L’usine est en voie d’achèvement tout lemonde attend son fonctionnement car les conditions de vie restent difficiles: le pain est de plus en plus cher, les récoltes ont été mauvaises.
Les indigents, les malades, les vieillards sont nourris et aidés grâce à la générosité de quelques familles.

1854 - Février

Pour faire face à la grande misère qui sévit, le conseil municipal vote un crédit de 1 000 Frs; cette somme est répartie entre toutes les personnes sans ressource.Le nombre d’ouvriers reste peu important : les industries sont également touchées par la crise. Une soupe "populaire" est même distribuée journellement aux plus démunis.

Octobre

Pierre Toussaint Masson, instituteur depuis 1825, résilie ses fonctions pour raison de santé. Son départ sera regretté par toute la population. C’est ainsi que l’instituteur sera remplacé par un frères de la congrégation religieuse de Vézelise. Le maire pense qu’il en coûtera moins cher à la commune quant aux salaires (M. Masson gagnait environ 500 Frs par an; un frère enseignant ne touchera que 100 Frs l’an) par contre la collectivité devra pourvoir à loger et à meubler le frère.

Bientôt ils sont deux car la congrégation a envoyé un novice chargé de s’occuper de l’asile.

 

Novembre

1 000 Frs sont alloués pour l’achat d’ameublement destiné aux frères instituteurs Richard et Chaudeur.
La fabrique de coton vient d’entrer en activité avec plus de 200 métiers. En l’espace de quelques mois, la population passe de 1 050 à 1 200 habitants. On compte 190 garçons à scolariser. Cependant, malgré l’effort entrepris depuis longtemps par la municipalité, on constate que la majorité des hommes et des femmes ne sait ni lire et écrire. En fait, on devrait dire: ne sait plus lire ou écrire par manque de suivi ou d’entretien.Pour cette raison, le maire, en accord avec les conseillers, demande la création d’une classe d’adultes fonctionnant certains soirs, et tenue par l’un des frères de la congrégation en poste dans le village.

1855 - Janvier

La commune doit verser 1 000 Frs de traitement annuel aux frères instituteurs, sans doute suite à une réclamation du supérieur de Vézelise. Il en résulte que la charge de gratuité de la fréquentation scolaire est très lourde et difficile à supporter par la collectivité.

Mai

300 enfants sont recensés dans les écoles.

Août

Tout propriétaire de chien paiera une taxe selon la loi votée le 2 mai.
- taxe de 1 ère classe: chiens d’agrément ou de chasse : 4 Fr
- taxe de 2 e classe : chiens de garde : 2 Frs
Ce n’est que vers 1960 que cette taxe sera supprimée.

Octobre

La sœur supérieure de la congrégation chrétienne demande à son tour une augmentation de salaire en faveur des enseignantes qui toucheront à elles-deux : 700 Frs au lieu de 600.

Novembre

Le tissage mécanique emploie environ 250 ouvriers dont une centaine venant de Petitmont.

1856

Le conseil municipal demande au préfet :
- 1) que le chemin de Cirey à St Sauveur soit classé d’intérêt commun
- 2) que le prolongement de ce chemin de Norroy à Machet le soit aussi
- 3) que l’étude du chemin de Cirey à Raon les Leau, via Val et Châtillon, soit entrepris rapidement.
On constate la volonté presque obstinée de rejoindre l’Alsace en passant par la vallée de Celles puis par la vallée de la Bruche pour commercer avec Schirmeck.

Octobre

M. Chaudeur Joseph, frère de la congrégation de Vézelise,est nommé suppléant de 1ère classe en remplacement de M. Richard.

1857 - Mai

Mort du baron Louis Antoine de Klopstein en avril, maire de 1829 à 1852.
Selon la volonté de son père, Charles Astolphe, son fils, fait don à la commune d’une somme de 2 000 Frs.
Les membres du conseil de fabrique souhaitent l’installation de grandes orgues dans l’église. Ce sera chose faite après une souscription auprès des habitants pour payer la somme de 4 600Frs.

Novembre

Le frère Coulle Eugène est nommé instituteur, il est chargé de la 2ème classe de garçons.

1858 - Mars

On procède au remplacement des parquets dans le logement des instituteurs.

Septembre

Jusqu’à présent, la vente de la récoltede faînes se faisait au profit de la caisse communale. Vu le produit insignifiant de cette vente, les conseillers abandonnent cette cueillette aux plus pauvres.

1859 - Mai

Le conseil municipal propose l’établissement d’un chemin rural de Norroy à Machet qui serait entretenu par les trois communes intéressées : Val et Châtillon, Petitmont et St Sauveur. Cette voie permettrait de sortir facilement, d’une forêt de plusieurs milliers d’hectares, le bois qui approvisionne au moins 10 villes ou villages, tant pour le chauffage que pour la construction.

Les deux communes n’ayant pas répondu, cette réalisation est restée à l’état de projet.

Le maire souhaite voir s’installer un service médical afin de venir en aide aux indigents et aux enfants des écoles. Le médecin cantonal habitant Lorquin, le premier magistrat de la commune a pris contact avec le directeur de la verrerie de Cirey pour lui demander si le docteur Martin attaché à son usine accepterait de venir soigner les habitants de Val et Châtillon, moyennant une subvention annuelle de 200 Frs.

Août

Lettre de reconnaissance du maire adressée à l’Empereur Napoléon III et datée du 7.

"Sire. Des nécessités politiques vous avaient contraint de faire la guerre à l’Autriche. A la tête de nos braves soldats,de nos enfants, vous avez vaincu les ennemis de la France. Vous leur avez offert la paix après la victoire. Vous n’avez pas voulu que des gouvernements étrangers fussent entraînés à faire la guerre à la France et surtout, vous n’avez pas voulu donner la main à la révolution.
Acceptez Sire, en même temps que les témoignages de notre dévouement, la nouvelle assurance de nos sentiments de respect et de reconnaissance
."

Novembre

De nombreuses fontaines sont réparées.Par ailleurs, le nombre des auges sera augmenté pour que toutes ne soient pas utilisées par les ménagères le jour des lessives.

La construction et l’aménagement d’une salle d’asile sont envisagés. A cet effet le conseil municipal demande au préfet de pouvoir pratiquer une coupe extraordinaire devant rapporter20 000 Frs.

On notera également que 272 foyers ont droit à l’affouage.

1860 - Mai

Les gardes forestiers signalent des dévastations causées par des individus qui abattent et pillent les bouleaux.Ces pilleurs sont connus et refusent tout travail honnête pour faire la profession de marchands de balais.

Juin

Les 19 et 26 ont lieu les élections municipales.Louis Alexandre de Klopstein et Joseph Cayet sont réélus maire et adjoint. Le jour même, tous deux prêtent serment :"Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l’Empereur."

L’entreprise de travaux publics J. Baptiste Claudede Val intervient pour assainir l’école de garçons en déblayant terre et roches sur une étendue suffisante pour éloigner le bâtiment de tout contact humide. Le but de ces travaux est double: la maison sera plus saine et l’espace libéré permettra la construction d’un préau.

1861 - Avril

La commune vient d’acheter deux parcelles de terrain,l’une de 6,44 a à Jean Piant, l’autre de 3,50 à Joseph Dépoutot pour la construction de l’asile et de lieux d’aisance destinés à l’école de garçons. Un autre lot est acquis, entre les bâtiments communaux et le chemin du Parterre, pour y établir un jardin en vue de l’instruction des élèves. Ainsi on empêche toute construction dans un endroit humide et les locaux existants disposent de plus d’air et de lumière.

Novembre

La demande de février 1856 n’ayant pas abouti,le maire renouvelle sa proposition de prolonger jusqu’à la scierie de Machet le chemin d’intérêt commun N° 48. Pour l’heure, celui-ci n’est reconnu comme tel que de Cirey à Norroy. Ce classement, s’il était accepté, serait profitable non seulement aux communesde Cirey, de Val, de Petitmont et de St Sauveur, mais de plus il ouvrirait une voie à travers la montagne, reliant la vallée de la Vezouze à celles de la Plaine puis de la Bruche.
L’appui du Conseil d’Arrondissement à ce projet décidera finalement toutes les communes concernées à adhérer aux propositions du maire.
L’une des raisons de cette volonté de commercer avec les vallées voisines est simple : le textile y est prospère aussi, de plus quelques petites industries fabriquent des pièces et du matériel utilisés dans les filatures.
Cette route, si elle voyait le jour, serait longuede 8 à 10 km et éviterait un détour de 25 km par leDonon.
Pour l’instant, le chemin de Norroy à Machet est en état grâce aux subvention de l’Etat et au concours financier des propriétaires de forêts ; mais son rôle se limite à la vidange des3 900 ha de forêts. L’Etat en possède 1 600 ha, Val 50, Petitmont 250 ; le reste appartient à M.M. de Chevandier, Fortin, Astolphe de Klopstein, Mathis de Grandseille (maire de Blâmont), Huin, Maireet Jacquot.
Afin d’établir un partage du montant à payer par les communes concernées, le maire inventorie les utilisateurs potentiels des chemins.

1) De Cirey à Norroy :

- Les voituriers chargés de l’approvisionnement en bois de construction et de chauffage.
- Les voitures allant à Petitmont (elles bifurqueront à Nitra). Le produit des forêts est évalué à 21 000 stères, soit 8 400 t répartis comme suit :

  • 300 stères pour Val
  • 1 500 stères pour Petitmont 1 320 t
  • 1 500 stères pour St Sauveur
  • 17 700 stères pour l’Etat et les propriétaires 7 000 t
  • Les voitures de 5 établissements industriels :
  • transport des céréales et de la farine des 3 moulins à 2 paires de meules : 6 t par jour, ce qui représente 1 800 t par an.
  • transport de la houille pour l’usine de tissage mécanique de 200 métiers : 360 t par an.
  • transport des mœllons des carrières : 300 t par an.

Tous ces transports industriels, auxquels s’ajoutent les 7 000 t de bois de l’Etat et des propriétaires sont susceptibles de subventions. (9 500 t)
Val n’est intéressé que par 1 260t. (600 pour son moulin, 360 pour le tissage, 300 pour les carrières).
- Transports agricoles

Les quatre communes n’ayant pas une vocation franchement agricole, aucune ne tire de la région traversée tous les produits destinés à la consommation des habitants. Val compte 200 bêtes à cornes. Le fourrage destiné à la nourriture de ces animaux est fourni par les prés de Cirey, de Val et Petitmont. Le transport de ce fourrage est évalué à 400 t par an.
Le vin, l’eau de vie, les épices et autres denrées représentent 400 t par an.
Le maire estime que ces transports "agricoles" correspondent à environ 2 000 t pour l’ensemble des communes.
"Pour résumer, en ayant pris soin dans nos prévisionsd’évaluer au minimum les charges des industries et au maximum celles des communes, nous arrivons à établir les chiffres ci-après:

  • transports effectués sur la route de Norroy à Cirey :
  • bois à la charge des propriétaires 7 000 t
  • bois à la charge de Petitmont 600 t
  • bois à la charge de Val 120 t
  • à la charge des moulins 1 800 t
  • à la charge du tissage 360 t
  • à la charge des carrières 300 t
  • pour l’usage des différentes communes 2 000 t

Industriels : 9 460 t (7 000 + 1 800 + 360 + 300)
Communes : 2 720 t (600 + 120 + 2 000) "

2) De Norroy à Machet :

Outre les 7 700 t de bois, on peut estimer à 700 t le transport des denrées nécessaires à St Sauveur et à Petitmont.
Aucune autre future utilisation de ce chemin n’est dévoilée, sans doute volontairement, car le maire est en conflit avec l’agent voyer. Ce dernier n’a pas la même appréciation financière quant à l’établissement et à l’entretien de cette route. Il favorise nettement les propriétaires et les industriels. Jusqu’en 1860, les communes payaient 1 500 Frs pour l’entretien de cette voie "Norroy-Machet" ; propriétaires de forêts et industriels ne versaient que 500 Frs. Pensant que l’occasion était propice pour inverser la situation afin d’une plus grande justice, le maire estime que l’agent voyer n’a pas été à la hauteur de sa mission.
A compter de 1861, c’est la quote-part des communes qui est augmentée ! (Val paierait plus de 1 000 Frs au lieu des 750 auparavant.) D’où la colère du maire : "On veut nous faire croire à la pénurie supposée de certaines caisses et à la richesse supposée de celle de notre commune. En réalité, nous avons 12 000 Frs de dettes à solder."
En conclusion, des sommes sont arrêtées par l’ensemble des utilisateurs :

  • 3 900 Frs pour l’entretien du chemin de Norroy à Machet.
  • 1 900 Frs sera la partdes propriétaires de forêts et des industriels. (Somme dérisoireet très en deçà de ce qu’ils devraient verser)
  • 2 000 Frs pour les trois communes de Cirey, Petitmont et St Sauveur.
  • 1 000 Frs pour Val et Châtillon.
1862 - Février

Le maire présente aux conseillers plusieurs mémoires d’artisans ayant travaillé pour la commune :

  • mémoire de Jean Pierre Dépoutot, maréchal ferrand
  • mémoire de Didier Schwartz, menuisier
  • mémoire de la veuve Mant, cabaretière, pour consommation en pain, vin et eau de vie par les pompiers de Val, Cirey et autres communes, le 3 octobre 1861, après un incendie à Val.
  • mémoire de Joseph Game, entrepreneur à Bertrambois, pour la maison d’asile et la fourniture du mobilier. (Fin des travaux le 18.12.61)
  • mémoire de Charton, plâtrier pour travaux dans les locaux communaux.
  • mémoire de Joseph Marchal, marguillier, pour les funérailles du curé, Louis Hubert, desservant pendant 36 ans à Val.

Charles Règle, garde communal des forêts, a droit à 4 stères et 50 fagots à prendre dans le produit de nettoiement des coupes.

Juin

L’autorisation de récolter gratuitement les faînes est renouvelée.

Octobre

298 personnes paient les charges de la coupe affouagère.

1863 - Mars

Le cimetière autour de l’église est trop exigu. Le conseil municipal entame les premières démarches en vue de la construction d’un nouvel emplacement.

1864 - Février

Le village compte environ 1 300 habitants, tous très croyants et pratiquants en général. L’église est donc trop petite les dimanches et jours de fête ; ainsi se présentent deux solutions :

  • construire une nouvelle église
  • demander au curéde célébrer deux offices les dimanches

La deuxième solution est retenue et la municipalité allouera une indemnité de 1 508 Frs au curé pour ce surcroît de travail.

Mai

Les travaux du nouveau cimetière sont engagés à la Molière par l’entreprise Haffmeyer de Bertrambois. Coût prévu : 11 600 Frs.

Novembre

La commune envisage l’achat d’un nouveau mobilier pour les salles de classe et le remplacement du trousseau des sœurs. Celles-ci : sœur Bernardine Lamiral et sœur Philomène Samson doivent être remplacées en 1865.
Le conseil municipal ne juge pas utile pour l’instant l’installation d’une ligne téléphonique dans le village.

1865 - Janvier

Du 12 au 13 janvier, plusieurs fortes tempête sont endommagé les forêts : de nombreux arbres sont cassés.La commune souhaite les vendre rapidement.

Février

M. Fisson, responsable du service hydraulique de l’arrondissement fait part de ses recherches : selon lui trois sources permettraient d’alimenter en eau potable divers endroits du village.

  • celle de Norroy, appartenant à M. Thirion de St Sauveur
  • celle de la Gagère appartenant à M. Léonard de St Sauveur
  • celle dite Lefèvre appartenant à la commune.

La source de Norroy est située à 1387 m d’un point où pourrait être construit un réservoird’où partiraient des tuyaux en bois pour la distribution de l’eau.(Les tuyaux en poterie sont déconseillés à cause de la nature peu stable du sol silico tourbeux). Le débit ne serait que de 85 l/mn, le surplus restant propriété de M. Thirion.

La deuxième source peut fournir sans restriction120 l/mn et alimenter 6 fontaines débitant chacune 20 l/mn. Lestuyaux seraient en poterie.

La source Lefèvre est hélas trop coûteuse à capter et à diriger vers le réservoir.

Depuis longtemps, une grande partie de la population souffrait du manque d’eau. Autrefois, la proximité du ruisseau permettait de supporter facilement la disette ; les femmes pouvaient aller y laver leur linge, on y faisait boire le bétail. Mais l’usine a détourné le ruisseau à son profit et maintenant, cette ressource fait défaut. Le conseil municipal a donc décidé la construction de 6 nouvelles fontaines :

  • en haut de la Molière
  • près de la maison d’école
  • à l’embranchement des chemins de la Molière et de Cirey
  • au carrefour des chemins du Parterre et de Cirey
  • au bord du chemin N°48, près de chez Cayet
  • près de la boutique Romary, le maréchal ferrand.

Compte tenu de l’augmentation de la population, 4 lavoirs composés chacun de 4 auges voient le jour dans le village.C’est une prochaine coupe extraordinaire qui couvrira ces dépenses.

Mai

L’ordre du jour est au classement des chemins. Le maire demande que la grande rue traversant le village soit reconnue comme chemin vicinal d’intérêt commun. Les autres chemins, non utiles aux communications, doivent être classés en voies vicinales.La commune est également tenue de participer à l’entretien du chemin de grande communication n° 21 (Blâmont à StQuirin), des chemins d’intérêts communs n° 16 (Sarrebourg à Raon l’Etape) et n° 48 (Cirey à St Sauveur).

Septembre

Le nouveau cimetière est terminé.Une grande partie (1 102 m2) est réservée à la sépulture des habitants catholiques qui ne demanderont pas de concessions. Un petit cimetière, entièrement séparé du premier sera affecté de manière suivante :

  • une partie pour les enfants morts sans baptême
  • une partie pour les suicidés
  • une partie aux chrétiens dissidents (luthériens, anabaptistes)
  • une partie pour les israélites.

De 1854 à 1864, on a enregistré 269décès, soit en moyenne 24 par an.

Novembre

M. Jean Pierre de Rambervillers a réparé les orgues

1866 - Février

La commune verse 100 Frs pour venir en aide à la Guadeloupe ravagée par un ouragan.

Avril

Pour encourager les cours d’adultes et stimuler les instituteurs, le conseil municipal vote une subvention de 50 Frs à l’enseignant. 30 jeunes gens fréquentent cette classe le soir ; ils viennent de Cirey et de Val.

Malgré leur faible nombre, le maire refuse la suppression de ces cours. "Notre commune ne doit pas se montrer parcimonieuse lorsqu’il s’agit d’attribuer à ses enfants le bienfait de l’instruction".

Une souscription est lancée en faveur des colons d’Algérie dont les récoltes ont été ravagées par les criquets. A Val, comme dans toute la région, c’est un autre fléau qui sévit, ce qui motivera la réponse du maire.

"Si les sauterelles ont causé d’innombrables dégâts aux colons algériens, l’invasion des vers blancs a ruiné notre région. A Val, une partie de la subsistance de la populationest très compromise. Il est donc normal de réserver ses ressources pour venir en aide d’abord aux malheureux de la commune".

1867 - Mars

Présentation aux élus du plan de laligne de chemin de fer d’intérêt local d’Avricourt à Cirey. Celle que l’on appellera plus tard A B C. 6 000 Frs sont demandés à la commune pour la réalisation de ce projet ; cette somme sera payée en 5 annuités. L’achat des sources "Léonard"de la Gagère est abandonné. Ce sont les habitants eux.-mêmes qui n’en veulent pas : coût trop élevé de la réalisation.Ceux.-ci souhaitent plutôt que soient réparées lesfontaines existantes.

Juin

Suite à la visite mouvementée du Tsar dans notre pays, le maire adresse au préfet, pour être transmise à l’Empereur, la lettre suivante : "Nous venons d’apprendre qu’un attentat venait d’être dirigé contre les jours de votre Majesté et ceux de l’Empereur de Russie, hôte de la France. Comme mandataire de nos concitoyens et en notre nom personnel, nous tenons à protester contre un crime abominable. Puisse Dieu, qui a protégé déjà plusieurs fois les jours de notre Majesté, vous continuer son assistance divine.
Nous le désirons vivement pour le bonheurde la France qui n’a pas oublié que c’est à vous qu’elle doit sa gloire, sa prospérité et sécurité dont elle jouit à l’intérieur et à l’extérieur de l’Empire."

Juillet

Une délibération du conseil municipal confirme la gratuité de l’enseignement et fixe les traitements alloués aux enseignants :

  • traitement fixe de l’instituteur 200 F
  • supplément + 502F
  • = 702 F
  • traitement de l’adjoint 502 F
  • traitement fixe de l’institutrice 200 F
  • supplément + 302 F
  • = 502 F
  • traitement de l’adjointe 352 F
  • traitement de la directrice de l’asile et de son aide 602 F

L’entreprise Claude est chargée des mêmes travaux qu’en 1860, à l’école, mais cette fois du côté filles, s’ajoutent quelques aménagements dans les logements des institutrices. C’est également à partir de cette date que la mairie s’installera au centre du bâtiment avec un accès direct depuis la rue.

1868 - Février

Les manœuvres mensuelles des 25 pompiers étaient rémunérées sous forme d’exemption de prestations sur les chemins vicinaux. Cette pratique fort ancienne est supprimée à la demande des agents voyers. Désormais, chaque pompier touchera 4,50 Frs par manœuvre, sur les fonds libres de la commune.

Mars

Le conseil municipal de St Sauveur demande le déclassement du chemin vicinal de Norroy à Machet pour n’avoir pas à en supporter les charges. Jugeant que l’avenir de cette route est capital pour le canton, les élus de Val tentent de faire revenir sur leurdécision leurs collègues récalcitrants :

  • ce chemin est indispensable aux propriétaires de prairies, y compris à ceux de St Sauveur.
  • ce chemin sert de communication aux groupes de populations de la Gagère, de Bousson, de Valla, de Pot de Vin et de Machet.
  • ce chemin permet l’exploitation des forêts dont une grande partie concerne St Sauveur.
  • ce chemin est inclus dans le projet de jonction de la vallée de la Vezouze à celledes Vosges.
  • ce chemin verra sa circulation augmenter après la mise en service de la nouvelle ligne de cheminde fer.

Hélas, la route de Norroy à Machet restera un chemin forestier sans jamais aller à la rencontre de la vallée de la Plaine.

Juillet

M. Lémant obtient la concession de plusieurs parcelles situées à la Basse Molière pour y construire des logements d’ouvriers. Le terrain lui sera vendu 30 Frs l’are.

Le maire fait part des différents projets d’emplacement de la future gare de Cirey.

  1. près de la papeterie Mazerand
  2. entre le chemin d’Harbouey et celui de Petitmont
  3. sur le chemin de Petitmont. Le 3ème site sera retenu finalement grâce à l’espace qu’il offre et à la possible continuation des voies vers la scieriede la verrerie.

1869 - Février

Ce début d’année s’annonce difficile car les caisses communales sont vides. Pour payer les travaux effectués aux fontaines (19 871, 58 Frs) et ceux de l’école des filles (4950 Frs), pour régler les dépenses futures, le maire demande l’autorisation de pratiquer une coupe extraordinaire étalée sur 1870 et 1871.

L’usine est agrandie avec l’installation d’une filature de coton.

Août

La forge Romary cesse définitivement son activité (elle était située sur l’actuel parking de la poste). La maison et les terrains seront achetés par la commune pour permettre l’élargissement de la voie n° 48 et l’installation d’une nouvelle fontaine. La coupe affouagère de 1870 est confiée au bûcheron Jean Baptiste Bournique.

 

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Val-et-Châtillon : son passé, ses gens

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