Val-et-Châtillon

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Par Roger CORNIBÉ

Val-et-Châtillon : son passé, ses gens

Une nouvelle édition revue et enrichie (jusqu'à 2012) vient d'être publiée.

XI - ENTRE LES DEUX GUERRES

 

1919 - Février

Depuis le 18, 300 Russes sont cantonnés dans le village et aident les habitants à nettoyer les maisons, les rues, les usines, à bêcher les jardins. Cependant, le conseil municipal demandera leur départ le mois suivant pour mettre fin à des conflits nés sans doute de la jalousie des "indigènes" masculins.

Avril

Les ordures laissées par l’occupant représentent un tel volume qu’il est urgent de trouver un nouveau dépotoir. Après des pourparlers avec la commune de Petitmont, c’est finalement un talus au lieu-dit "l’étang aux cochons" qui sera loué pour cet usage. Et d’un commun accord, l’ensemble des voituriers assainit le village.

Mai

Le 5 est constituée la Société de Reconstruction destinée à réparer les immeubles endommagés.

Juin

Des mesures sont prises par les élus pour faciliter une reprise normale de l’activité. Ainsi, le bois abattu par les troupes allemandes est vendu aux villageois à des tarifs préférentiels :

  • 18 Frs le stère de hêtre
  • 9 Frs le stère de sapin
  • 8 Frs le stère de dosses.

La chasse aux munitions allemandes s’active suite à la découverte de plusieurs dépôts.
Le service de ravitaillement est supprimé le 30 afin de rendre au commerce local sa liberté d’action.

Une nouvelle pompe à incendie remplace celle emportée par les Allemands. La fibrine fabriquée dans les usines pendant l’occupation est vendue à M. Calis, plâtrier à Nancy.

Juillet

La commune, comme beaucoup d’autres sinistrées, se voit allouer par l’Etat des dommages de guerre qui permettront l’achat d’équipements détruits ou enlevés par l’ennemi :

  • une horloge d’église (5 200 Frs)
  • 3 cloches dont une petite pour sonner les heures
  • un nouveau corbillard (3 762 Frs)
  • du mobilier et du matériel scolaire pour 6 classes.

Octobre

Le baron Carl de Klopstein, neveu de Jean, accepte de louer la scierie de Châtillon à la commune pour que soient façonnées les grumes restant en forêt. Aussitôt, la Société Cotonnière passe commande de planches et de bois de charpente pour un montant de 12 000 Frs.

Décembre

Les élections municipales donnent les résultats suivants :
Sont élus maire et adjoint Messieurs Veillon et Farner. Pour la première fois apparaissent les commissions de travaux au sein du conseil municipal.

1920 - Mars

Les fils de fer barbelés et les ferrailles éparses sont enlevés par mesure de sécurité.

L’entreprise Martignoni qui voit le jour procède à l’installation des nouvelles cloches.

Le maire renouvelle la concession d’eau de la Noire Basse avec la commune de Petitmont.

Avril

M. Veillon, malade, meurt le 19, très affaibli par sa longue incarcération en Allemagne. M. Carl de Klopstein annonce sa démission du conseil municipal.

Mai

Le 16 a lieu l’élection de deux nouveaux conseillers : Messieurs Joseph Vasseur et Camille Jean Baptiste Claude, qui deviendra maire.

Juin

Les concessions d’eau aux particuliers, détruites pendant la guerre, sont rétablies partout.

Août

On réinstalle l’électricité dans les bâtiments communaux : mairie, écoles et logements de service. Dès la fin du mois, les rues et les places sont à nouveau éclairées grâce à un contrat passé avec la Compagnie Lorraine d’Electricité de Nancy. Le presbytère, touché par un obus pendant la guerre est démoli. La cure actuelle a été construite sur le même emplacement.

Octobre

Le préfet accorde des cours d’enseignement postscolaire agricole. Dans sa réponse, le conseil municipal estime que les jeunes gens de Val sont des ouvriers d’usines ou des journaliers non agricoles manquant de loisirs pour s’adonner à ce genre de cours.

Grâce à une avance de 10 000 Frs sur les dommages de guerre, les orgues peuvent être réparées par M. Clavert, facteur d’orgue, qui les avait déjà entretenues avant la guerre.

Novembre

A l’initiative de M. Frigério, industriel en bois et résidant à Frouard, les habitants assistent à la pose d’une voie ferrée de 0,60 m de large dans la grand’rue, malgré les réserves et les protestations des élus mettant en évidence :

  • l’étroitesse de la rue à certains endroits
  • la gêne causée pour la sortie de la pompe à incendie
  • le passage de la voie devant les écoles
  • l’accès rendu difficile aux fontaines ou aux abreuvoirs.

Décembre

M. Frigério en personne vient défendre son projet face aux conseillers qui maintiennent leurs réticences. Malgré tout, le tronçon en place ne sera pas enlevé.

1921 - Juin

Arrivée de sœur Henriette à Val. De son vrai nom Madeleine Jaeger, de nationalité luxembourgeoise, cette sœur infirmière marquera le village durant quarante ans, au point d’en devenir un personnage légendaire.

Août

Début des travaux de reconstruction du presbytère.

Décembre

Le comité de ravitaillement de Cirey verse à la caisse municipale de Val la somme de 17 393 Frs. Cette aide est destinée à financer la construction d’un monument aux morts, à améliorer les adductions d’eau et à réparer certaines fontaines.
M. Georges Mazerand, député-maire de Cirey, invite le conseil municipal à solliciter la croix de guerre au bénéfice de la commune. Les élus hélas refusent cette distinction. En apprenant le mois suivant que toutes les communes du canton l’ont demandée, les conseillers changent aussitôt d’avis et cette croix sera remise officiellement au cours de l’inauguration du monument aux morts.



 

1922 - Février

Plusieurs travaux sont envisagés avec les indemnités de dommages de guerre :

  • la restructuration du réseau d’eau
  • la construction d’une mairie avec salle des fêtes.

Mars

Le nouveau presbytère a coûté 140 000 Frs. L’entreprise Martignoni est chargée de reconstituer la propriété foncière de la commune en posant 300 bornes.

Avril

Le monument aux mort est inauguré le 23. On note la présence de :

  • l’abbé Umbricht aumônier de la garnison de Strasbourg, grand officier de la légion d’honneur
  • l’abbé Rémy ancien curé de Val
  • l’abbé Seel curé en exercice
  • Mme la baronne de Klopstein
  • Messieurs les barons Frédéric et Carl de Klopstein
  • M. Bechmann
  • M. le Sous-Préfet
  • M. le Général Commandant le 20 e C.A.
  • L’ensemble du Conseil Municipal
  • M. Farner, entrepreneur du monument
  • les pompiers, les enfants des écoles, les gas du Val.

Après la cérémonie est donné un banquet dans les deux salles de classe du 1er étage.

Octobre

Le maire, M. Camille Claude démissionne le 14. Le 26 ont lieu des élections. Après trois tours de scrutin, M. Bientz est élu maire mais déclare ne pas vouloir accepter cette fonction.

Décembre

Il faudra attendre deux mois pour avoir un nouveau maire en la personne de M. Charles Joseph Farner, élu au 1er tour. L’adjoint est M. Louis Raymond Canaut.

1923 - Janvier

Afin d’encourager la natalité, le maire annonce qu’une prime de 100 Frs sera payée par la commune, à laquelle s’ajoutera 200 Frs versés par le conseil général, pour la naissance de chaque second enfant.

Avril

M veuve Héry, réfugiée à Lunéville, caserne Beauvau, est de retour avec ses dix enfants. Sa maison ayant été détruite, cette famille sera logée provisoirement dans le hangar du gymnase.

Juillet

Les bouilleurs de cru ne disposant plus d’atelier public, il est décidé que chaque récoltant distillera à domicile.

Août

Suite à diverses pollutions d’eau potable, le préfet met en garde les communes des nuisances causées par tous les dépôts de matières organiques. Il est disposé à les tolérer aux abords des maisons ou de la voirie publique, à condition que ces fumiers soient établis sur des endroits étanches, avec fosse à purin cimentée.

Octobre

Par décret du 21 septembre avec parution au journal officiel du 14 octobre, M. Veillon est nommé, à titre posthume, Chevalier de la Légion d’ Honneur.

Décembre

En prévision d’un agrandissement du réseau d’adduction d’eau, la commune avait eu des contacts favorables avec M. François Geny, propriétaire de sources situées près de la Noire Basse et à Longval. Malheureusement, ce dernier n’est plus disposé à les céder. Il prétexte que celle de Longval est indispensable pour actionner sa scierie de la Gagère ; quant à celles situées autour de la Noire Basse, il demande qu’elles soient étudiées avec précision par des services compétents. Face à tant d’hésitations, le maire offre 8 000 Frs à M. Gény pour l’achat des sources situées à la Noire Basse. Nouveau refus.

Le 31, l’agent voyer annonce que les sources de la Noire Basse seraient insuffisantes en cas de sécheresse et propose de capter en plus deux sources dans la forêt du Grand Cheneau, celles qui, avant 1914, alimentaient la pisciculture de la Soie.

1924 - Février

Des études sont réalisées dans la forêt de Bousson pour canaliser les sources du rupt de Thons. Cette solution est vite abandonnée car elle nuirait aux activités de la famille Gény.

"L’affaire des compteurs d’eau ou comment M. Canaut écopa d’un blâme". Le conseil municipal avait choisi d’équiper le village avec des compteurs fabriqués à Reims, par la maison Vaudrey. La demande fut tellement importante que le fournisseur se trouva vite en rupture de stock. Croyant bien faire, M. Canaut trouva un autre modèle, au même prix, ayant les mêmes caractéristiques. Face à tant de zèle, ses collègues lui reprochèrent d’avoir agi dans un but intéressé, de n’avoir pas informé le conseil municipal. On lui infligea donc un blâme ! On alla jusqu’à lui faire assumer personnellement la garantie du nouveau matériel, contre tout vice de fabrication. Mieux!on l’accusa même d’avoir fait installer des compteurs allemands.

Quand il fut prouvé que ce matériel venait de Haguenau, ville alsacienne donc française, quand les esprits se furent calmés, quand la bonne foi de l’adjoint fut prouvée, le blâme fut retiré officiellement.

Mars

M. Farner propose la somme de 10 000 Frs à M. Gény pour l’achat des sources proches de la Noire Basse et de Longval. Celui-ci demande 15 000 Frs.

Avril

Il est question de construire un nouveau bâtiment à usage : de halles, de mairie, de salle des fêtes et de logement pour le secrétaire de mairie.

Juin

Les plans de la nouvelle mairie sont présentés par les architectes Villemont et Perset de Domèvre. Au cours de cette réunion, la Société Bechmann consent à vendre à la commune une parcelle de terrain pour la somme de 8 500 Frs. (situation de l’actuelle salle des fêtes)

Août

L’approvisionnement en eau étant assuré, le conseil municipal décide d’entreprendre d’importants travaux, et à certains endroits, une réfection complète du réseau au vu des dégâts causés par la guerre. (En l919, une fontaine sur treize fonctionnait).
Le projet de la nouvelle mairie est abandonné. M. Villemont ne souhaite pas percevoir ses honoraires ; pour lui, la construction est simplement ajournée. Hélas, le mois suivant, le manque de fonds communaux aura raison de son optimisme.

1925 - Janvier

Démission du maire Charles Joseph Farner. Au bout de deux mois, il n’est toujours pas remplacé.

Mars

Le 26 mars, après trois tours de scrutin, M. Canaut est élu mais refuse le poste. (Sans doute n’avait il pas apprécié l’attitude de ses collègues l’année précédente, dans l’affaire des compteurs).

Mai

Les élections des 3 et 10 de ce mois donnent les résultats suivants : sont élus conseillers : Messieurs Joseph Parmentier, Charles Joseph Farner, Hippolyte Cayet, Emilien Blanchet, Jean Baptiste Martin, Paul Piant, Louis Raymond Canaut, Joseph Dardaine, Auguste Martin, Edmond Fève, Jules Grandjean, Armand Spire, Constant Belcourt, Pierre Bain, Laurent Maire, Hippolyte Germain.

Charles Joseph Farner est à nouveau désigné par ses pairs aux commandes de la commune, secondé par Joseph Dardaine.

La flèche de l’église est remplacée : les poutres sont vermoulues. La nouvelle sera plus haute, donc plus pointue. On en profite pour faire des travaux intérieurs de peinture, de blanchissage des murs et des plafonds. Le devis initial présenté par l’architecte Villemont était de 22 329 Frs. Le coût réel s’élèvera à 57 552 Frs.

Juillet

Depuis la fin des hostilités, l’emploi de cantonnier n’avait pas été renouvelé. A l’annonce de sa création, huit candidats se présentent. Après le vote des conseillers, c’est M. Auguste Staiquely qui est nommé, recueillant 11 voix sur 16.

La fanfare, qui existait déjà avant la guerre, est restructurée. M. Louis Cayet en devient le chef. Elle est composée de 29 adultes et 35 enfants, élèves instrumentistes. La clique quant à elle compte 10 clairons et 2 tambours.

Octobre

4 lampes supplémentaires sont installées :

  • - une route de Badonviller (pont du canal)
  • - une rue Rayeterre
  • - deux rue de Châtillon

1926 - Mars

Le chemin de Norroy à la Gagère, appartenant à Petitmont, est remis en état. Coût des travaux : 35 000 Frs. Val y participera pour 1/6e étant donné que cette voie dessert 100 ha de forêt communale.

Juillet

Pour la première fois de son histoire, Val commémorera le 14 juillet comme il se doit, avec un programme de réjouissances : retraite aux flambeaux, fanfare, défilé des pompiers, des Gas du Val et pour finir un bal public.

M. Gény accepte enfin de vendre les sources de la Noire Basse et de Longval pour 20 000 Frs.

Août

La nouvelle flèche de l’église est inaugurée. La croix et le coq sont recouverts de dorure en feuille. La couverture en ardoises d’Angers remplace les anciens bardeaux qui serviront d’allume-feu dans les écoles et à la mairie.

Plusieurs bornes d’incendie complètent le réseau existant, portant leur nombre à 37 dans le village.

 

1927 - Février

Apparition du premier distributeur automatique d’essence. Son propriétaire, M. Jean Michel, épicier, est tenu de verser 100 Frs de redevance annuelle pour "occupation temporaire de la voie publique".

Juillet

La médaille d’honneur communale est décernée à M. Louis Cayet, secrétaire de mairie.

Septembre

Une maladie touche les pommes de terre : la gale verruqueuse. M. Charles Thomas, agent de police, est chargé de surveiller l’arrachage de ces tubercules pour localiser et enrayer le fléau .
M. Gény réclame des indemnités pour les inconvénients et les dégâts causés par la commune lors du captage des sources. (arbres coupés, occupation du sol par des bouges de captage, installation de conduites dans le sous-sol) M. Canel, ingénieur du service hydraulique, dépêché sur les lieux fixe le montant de cette indemnité à 2 500 Frs.

Octobre

Le Trésor Public demande des comptes à la commune pour une affaire datant de 1914. Au moment des faits, dans la nuit du 24 au 25 août 1914, l’autorité allemande avait exigé le paiement de 5 000 Frs en pièces d’or et d’argent, prétextant que des civils avaient tiré sur des soldats allemands. La commune avait 2 h pour réunir cette somme et éviter des représailles. Des prêts avaient donc été consentis par quelques habitants à la municipalité. Sitôt après la guerre, en l919, le Trésor Public avait versé à la commune la somme de 4 900 Frs, à répartir entre les "prêteurs" concernés, ce qui correspondait à un remboursement autorisé par la loi. Ce qu’admit le percepteur nouvellement nommé, une fois informé.

Décembre

Un terrain de 100 m2 appartenant à M. Auguste Staiquly et situé aux carrières de Morval est cédé à la commune pour y enterrer les cadavres d’animaux.

1928 - Février

La première machine à écrire fait son apparition à la mairie : une Japy.

Mars

Le conseil général soumet à la commune un projet de ligne de chemin de fer à voie normale, reliant Cirey à Val. L’idée est favorablement accueillie, mais les conseillers souhaiteraient une participation financière des industriels et des propriétaires de forêts. Une subvention de 100 000 Frs est retenue, à prélever sur une coupe extraordinaire.

A peine le projet de la "mairie-salle des fêtes" est -il abandonné que la place du gymnase se voit attribuer un autre bâtiment : une salle des fêtes.

Juillet

Les plans de la future construction sont acceptés le 24. Ils sont l’œuvre de l’architecte Alfred Parmentier de Blâmont. Coût prévu : 210 000 Frs.

M. Faré, peintre, est chargé de travaux dans les écoles et les logements de service pour un devis de 2 000 Frs.

M. Gratien Lorrain, gérant de la société Cabri, se voit confier les réparations aux abords des fontaines.

M. Raoulx, époux de la directrice de l’école des filles, sollicite un emploi communal de surveillant de travaux qui lui sera refusé.

Octobre

Les conseillers souhaiteraient que soient sculptées les armoiries de la commune sur la façade de la future salle des fêtes. On fouille, on cherche, en vain… il n’y en a jamais eues.

Décembre

Pour faire face à l’afflux de la population ouvrière, le maire demande au préfet que 50 habitations à bon marché soient construites dans les années à venir. Faute de moyens financiers, rien ne se fera.

1929 - Mars

Grâce à une prise d’eau à l’extrémité de la conduite de la rue Rayeterre, devant la maison de Mme veuve Schmitt, M. Louis Pierre Héry, cultivateur à la ferme des quatre vents, apprécie les avantages de l’eau courante.

Avril

Les fontaines-abreuvoirs et les fontaines-lavoirs sont remises en état par l’entreprise Martignoni, après les fortes gelées de l’hiver passé.

Mai

Aux élections municipales des 5 et 12 mai, on retrouve presque les mêmes conseillers que ceux de 1925. Trois nouveaux élus : Messieurs Camille Parmentier, Marcel Masson, Camille Beuré remplacent Messieurs Joseph Dardaine, Joseph Parmentier et Pierre Bain. Le maire est M. Hippolyte Germain et son adjoint M. Louis Canaut.

La place du gymnase change de nom, elle s’appelle désormais place du Maréchal Foch.

Une somme de 500 Frs est votée au profit des monuments de Douaumont, de Dorans et d’Hartmannwillerskopf. L’aménagement de la salle des fêtes se poursuit :

  • l’éclairage est installé par M. Giès, électricien à Blâmont
  • les fourneaux sont livrés et installés par M. Albert Hetzel, quincaillier à Val et Châtillon
  • la scène est l’œuvre du menuisier Louis Blanc de Nançois Tronville
  •  Les sièges sont fournis par la société Fleuret de St Dizier qui offrait les meilleures conditions.

Octobre

Le 3 a lieu la réception des travaux du bâtiment qui aura coûté 261 636 Frs.

Décembre

Le conseil municipal règle le litige qui l’opposait à la Société Cotonnière à propos des fontaines de Morval et de la rue de Cirey. Ces points d’eau restent propriété de l’usine qui se chargera à l’avenir de leur entretien et des réparations. La commune continuera à fournir l’eau gratuitement à la condition que ces fontaines soient à la disposition de toute la population.

1930 - Mars

La subvention de la commune pour la voie ferrée Cirey-Val passe de 100 000 à 200 000 Frs.

Le chômage prend de l’ampleur. Pour les industriels, il s’agit d’une crise de la main-d’œuvre (selon eux, le manque d’ouvriers a fait chuter la production). En réalité les produits textiles étrangers concurrencent ceux fabriqués dans la région et dans les Vosges. Les élus, inquiets devant une telle situation votent une somme de 2 000 Frs destinée à venir en aide aux chômeurs.

Mai

La nouvelle route de Cirey est couverte de macadam sur une longueur de 400 m.

Octobre

Le réseau d’éclairage est prolongé jusqu’ à Nitra. La Compagnie Lorraine d’Electricité fera un double devis : l’un adressé à Val, l’autre à Petitmont. Explication : les maisons située à droite dans le sens Val-Petitmont sont sur le ban de la commune de Val, celles situées à gauche sont sur le ban de Petitmont. 16 logements sont concernés.

Décembre

La mairie s’abonne au service téléphonique ; coût : 1 000 Frs.

1932 - Février

Afin d’agrandir le groupe scolaire, la commune résilie le bail de la maison n° 43 grand’rue, louée à la Sté Cotonnière depuis le 1-4-1924 et fait l’acquisition d’un immeuble appartenant à la société du café des Halles, ayant son siège à Cirey.

Avril

Le conseil municipal ayant demandé l’installation d’un facteur-receveur des postes, se voit signifier par la direction de Nancy que le village ne peut prétendre qu’à une simple agence postale. M. le député Mazerand invite les élus à accepter cette décision et à reformuler une demande ultérieurement.

Juin

Grâce à l’achat des maisons n°41 et 43 de la grand’rue, des logements de service pourront être aménagés, ce qui permettra un agrandissement de la nouvelle école des garçons.

A l’école des filles, les classes sont "toilettées" ; une 3ème classe (une création) fonctionnera dans le local occupé par la mairie qui doit s’installer quant à elle dans un nouveau bâtiment dont la construction doit débuter le mois suivant. En attendant, les bureaux sont transférés au 40 grand’ rue, dans la maison "George", achetée par la commune avant le départ de son propriétaire pour l’Angleterre.

Juillet

M. Germain donne sa démission de maire pour raison de santé. M. Mazerand l’en dissuade et intervient en haut lieu pour obtenir la création d’un 2ème poste d’adjoint. Le maire pourra ainsi prendre un peu de repos. Le 21 est prise la décision de confier la construction de la future mairie à M. Georges Biet, architecte à Nancy.

Août

M. Marcel Fernand Masson est élu 2ème adjoint après 3 tours de scrutin.

Octobre

D’importantes importations de bois étrangers venant des pays de l’Est sont la cause d’une baisse des ressources communales. Pour sauver les communes forestières, les pouvoirs publics sont obligés d’intervenir pour restreindre cette pratique.

Décembre

Les plans de la nouvelle mairie sont présentés aux conseillers.

1933 - Mai

Début des travaux dans l’ancienne propriété "George". M Claude, directeur de l’école des garçons demande l’ouverture d’une 3ème classe. La population scolaire est impressionnante : 104 garçons et 140 filles.

1934 - Mai

Les premiers rapides de Lorraine assurent la liaison Cirey-Nancy. La compagnie consent à aller jusqu’à Val, à condition que l’autobus puisse être remisé la nuit.

Septembre

Les utilisateurs de la salle des fêtes sont tenus de payer plusieurs droits sur les spectacles (projections de films, bals, pièces de théâtre) :

  • taxe d’état, taxe municipale
  • droit des pauvres, à verser au bureau de bienfaisance.

Octobre

Le 19 a lieu la réception définitive des travaux de la nouvelle mairie qui a coûté 182 114 Frs. Le devis n’a été dépassé que de 195, 92 Frs grâce à la surveillance vigilante et constante exercée par M. Louis Cayet, secrétaire de mairie.

Décembre

Pour la première fois se tient un marché d’approvisionnement sur la place du Mal Foch, le samedi 13. Il aura lieu tous les samedis matins suite à la pétition signée par 370 chefs de ménage. Les marchands de beurre et d’œufs sont installés dans la buvette de la salle des fêtes. A la fin du mois, devant la menace d’aggravation du chômage, les représentants syndicaux demandent aux conseillers de prévoir des travaux communaux pour les chômeurs les plus nécessiteux. Dans l’esprit des syndiqués, il est plus conforme à la raison et à la dignité humaine de donner du travail rétribué plutôt que de faire une aumône humiliante à des ouvriers dont la volonté est de travailler.

La décision des élus est immédiate : les chômeurs pourront curer les fossés et travailleront 40 h par semaine à 2 Frs de l’heure.

1935 - Janvier

Une 3ème classe de garçons est créée à l’école dirigée par M. Apel- Muller.

Mai

Elections municipales des 5 et 12 mai ; M. Louis Raymond Canaut est élu maire ; l’adjoint est M. Joseph Hippolyte Cayet.

Juin

M. Louis Cayet, secrétaire de mairie depuis 36 années, souffre des yeux. Il convient donc de le décharger d’une partie de sa tâche.

Octobre

Le travail reprend dans les deux usines, résorbant ainsi le chômage si néfaste.
Au cours de sa réunion du 3, le conseil municipal décide de supprimer un avantage très ancien accordé aux enseignants : celui d’être chauffé gratuitement. Ces derniers font savoir qu’ils ne s’occuperont plus du chauffage des classes et souhaitent connaître les raisons de cette décision. Embarrassés et partagés, les conseillers finissent par faire marche arrière et reconduisent cet usage.

1936 - 1er mai

1er Mai fête du travail.
L’arrivée au gouvernement du Front Populaire fait entrevoir l’espoir de meilleurs conditions de vie et de travail. Ce jour là, les ouvriers des deux usines textiles défilent dans les rues du village, drapeau rouge en tête. Certains en profitent pour vendre des bouquets de muguet , au profit de la trésorerie du syndicat nouvellement créé? Et pour clore cette journée, jeunes et moins jeunes se retrouvent au bal.

Juin

La Sté Cabri construit les préaux-hangars des écoles. Pour accélérer les travaux afin de pouvoir remiser rapidement le bois de chauffage, le maire sollicite l’autorisation du sous-préfet pour traiter ce marché de gré à gré. Cette démarche arrange beaucoup la Société Cabri qui menaçait de licencier des ouvriers, faute de chantier.

Le Club Vosgien, section de la Vezouze, créé depuis peu, bénéficie d’une subvention de 150 Frs pour aménager le chemin des roches d’Achiffet.

Juillet

Les ouvriers se mettent en grève le 17, à l’appel des syndicats vosgiens. Ils tiennent a préciser que leur mouvement n’est pas dirigé contre les patrons mais que cette action est motivée par la lenteur de l’application des accords de Matignon signés le 8 juin. Sur les 915 ouvriers et employés, on compte plus de 850 grévistes. Le travail reprendra le 20, après une réunion de conciliation entre les délégations d’ouvriers et le sous-préfet accompagné de l’inspecteur du travail.

Septembre

Une nouvelle grève générale éclate le 14 ; au centre du conflit cette fois, la mise en application du nouveau contrat de travail du textile dans les Vosges et en Meurthe et Moselle. Des incidents opposent les grévistes et certains employés le 15, conduisant les deux directeurs à fermer leur usines. Il faudra attendre 12 jours pour que les réunions entre les délégations patronale et ouvrière aboutissent à la signature du contrat collectif à la préfecture des Vosges. Les revendications étant satisfaites, les ouvriers reprennent le travail le 26 au matin.

Désormais ils bénéficieront de 15 jours de congés payés, du droit syndical, de la semaine de 40 heures et d’une augmentation sensible des salaires comme en témoignent les tableaux ci-dessous :

  Salaires horaires
  manœuvres ouvriers spécialisés
  avant la grève après la grève avant la grève après la grève
Hommes 2 F 2,85 F    
Femmes 1,80 F 2,40 F    
Enfants 1,80 F 2,40 F    
filature     2,54 F 2,95 F
bobineuses     2,14 F 2,62 F
ourleuses     2,60 F 3,10 F
tisserands     2,61 F 3,25 F
tisserandes     2,17 F 2,97 F
entretien     2,71 F 3,67 F

Décembre

La commune achète aux particuliers des terrains au lieudit "Champ du bois", en bordure du chemin d’Allemagne pou y aménager le futur terrain d’éducation physique et de sport.

1937

La crise économique s’accentue, les usines fonctionnent au ralenti et le franc ne cesse de baisser depuis 1934.

C’est l’année de l’aménagement du terrain de sport situé au Champ du Bois. La commune s’est portée acquéreur de divers terrains appartenant à 15 propriétaires pour un montant de 7 137 Frs (30 Frs l’are). Monsieur le député Mazerand, maire de Cirey intervient en personne à la Préfecture pour accélérer la procédure de la subvention départementale.

Les travaux de nivellement sont exécutés par sept chômeurs qui seront rémunérés par la commune. Et pour déplacer les déblais, le maire a loué à la glacerie de Cirey un wagonnet et une trentaine de mètres de voie de 60 cm de large.

1938

Les réparations de la chaussée rue de Petitmont sont exécutés par une équipe de chômeurs, sous la surveillance de l’agent de Police.

La salle des fêtes est équipée d’une cabine cinématographique payée sur les fonds communaux.

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