VIII - Laïcisation de l’enseignement
1872 - Janvier
Après délibération, le conseil municipal de Val et Châtillon sollicite :
- son intégration dans l’arrondissement de Lunéville
- la création d’un canton regroupant les huit communes avec Cirey pour chef-lieu
- son refus d’être rattaché au canton de Badonviller
- son rattachement au canton de Blâmont si celui de Cirey n’est pas créé.
Mai
Naissance d’un nouveau département le 26 : la Meurthe et Moselle. L’après-guerre entraîne une forte hausse du prix des denrées.Ce sont les enfants qui en souffrent le plus, pour aider les familles nombreuses le conseil municipal vote un budget spécial.
1873 - Mai
Les agents voyers proposent la construction d’un pont au lieu-dit Charampont, pour remplacer le gué existant. Les conseillers s’y opposent, considérant que cette dépense serait une spoliation indirecte des ressources de la commune, au profit d’autres communes (Petitmont entre autre) qui ont des intérêts à voir ce projet se réaliser.
La situation économique se dégrade : les aliments sontde plus en plus chers, les loyers deviennent inabordables. A cela s’ajoute une circulation difficile dans le village où les chemins n’ont pas été entretenus depuis plus de deux ans.
1874
La population augmente sensiblement. Cet apport vient des villages voisins et il faut se rendre à l’évidence : la population, à l’origine rurale, s’est transformée en population industrieuse en l’espace de trente ans. De plus l’usine de tissage s’est agrandie d’une filature ; le besoin en ouvriers est de plus en plus grand. Et pour fixer ces nouveaux travailleurs, les propriétaires industriels font construire des cités comme celles de la rue Jean Mariotte, du Parterre, de Martinchamps Les élections municipales du 22.11.1874 donnent les résultats suivants : élu maire, le baron Louis Alexandre de Klopstein ; adjoint : Jean Baptiste Claude ; conseillers : Jean Dominique Cayet, Joseph Dépoutot (le maréchal ferrant), Jean Nicolas Louis, Jean Piant, Nicolas Ignace Cayet, Etienne Demange, Joseph Dépoutot (le tissier), Jean Louis, Léon Veccheider, Jean Joseph Heilly, Jules Zeller.
1875
Il est encore question du chemin n° 48, considéré comme l’une des voies les plus pratiquées du département avec un tonnage de 100 t par jour. La commune participe pour moitié à l’entretien de ce chemin et souhaiterait qu’outre les subventions cantonales, industriels et propriétaires forestiers versent unequote part plus importante. Ces derniers refusent d’obtempérer alors qu’ils utilisent ce chemin dans une proportion de 70%. Il est également question de rectifier cette voie à la sortie du village, au lieu-dit Rayeterre, pour faciliter le transport des produits forestiers.
Cependant les préoccupations du chemin n° 48 sont éclipsées en cette fin d’année par un projet de chemin de fer à traction de chevaux reliant Cirey à Val. Plusieurs tempêtes ont causé des dégâts importants en novembre, cassant et déracinant de nombreux arbres. Le maire demande au sous-préfet l’autorisation d’organiser une vente pour diminuer ces pertes. Le mois suivant, l’ensemble du domaine forestier communal est délimité par 70 bornes en grés, fournies et plantées par M. Prosper Bart pour la somme de 175 Frs.
1876
Le maire vend à la commune une maison lui appartenant, pour y loger le garde forestier. Ce bien immobilier sera payé par mensualités sur 10 ans.
Les enfants scolarisés sont au nombre de 248 : 110 garçons et 138 filles.
1877
Les conseillers accordent une bourse au jeune Christophe Sauter s’il réussit le concours d’entrée à l’école des Arts et Métiers de Châlons. Sans ce secours, cet étudiant ne pourrait poursuivre ses études, son père étant au chômage suite à une longue maladie.
L’afflux de travailleurs occupant les nouvelles cités entraîne la création d’une cinquième classe à l’école: elle concerne les 5-8 ans et sera tenue par une sœur. Il y a en tout 264 élèves (128 garçons, 136 filles) auxquels s’ajoutent les cours d’adultes : 45 hommes et 40 femmes ou jeunes filles.
1878
Création d’une nouvelle section de sapeurs pompiers composée de 25 hommes, y compris l’officier et un clairon. L’ancienne subdivision, suite à des querelles de personnes, refusait de se réunir.
1879
Raon les Leau demande son rattachement au canton de Badonviller, mais les conseillers municipaux de Val souhaiteraient que les villages de l’ancien canton de Lorquin ne soient pas séparés.
Les industriels Lémant et Veil demandent une modification de direction du canal ; le maire les invite à soumettre un plan des lieux, à préciser les terrains à acquérir et à remplir les formalités exigées par la loi. Cette année a été catastrophique pour les récoltes à cause des gelées tardives. Dès janvier de l’année suivante, la préfecture accordera une aide financière aux victimes des rigueurs de la saison. Ces sommes seront distribuées par le curé, M. Galland et l’adjoint, M. Claude.
1880
Le 3 juillet est instituée dans toute la France la fête nationale du 14 juillet. Le conseil municipal, dans sa séance extraordinaire du 11 du même mois refuse de voter une subvention pour la célébrationde cette fête et décide que ce jour là, les malades et les indigents recevront des secours. M. Louis Alexandre de Klopstein est élu conseiller général du canton de Cirey.
1881 - Janvier
Les élections municipales du 23 ont donné les résultats suivants :
- élu maire : M. Louis Alexandre de Klopstein
- élu adjoint : M. Jean Baptiste Claude
- les conseillers sont en majorité ceux de 1876. 0n note un changement : Monsieur Louis Joseph Cayet remplace Monsieur Nicolas IgnaceCayet.
Mars
Suite au fonctionnement de l’usine, le ruisseau du Val est déclassé, mais les propriétaires riverains conservent leur droit de flottage.
Mai
Une interdiction est votée qui n’autorise plus le ramassage du sable sur les chemins après de fortes pluies. Tout contrevenant paiera 1 Fr par m3.
Juillet
La décision du 11 juillet 1880 concernant la fête nationale est reconduite.
Août
Au cours du tirage au sort devant désigner les jeunes gens qui effectueront leur service militaire, Auguste Souter a tiré un mauvais numéro. Ou il revêt l’uniforme ou il paie son exemption (1500 Frs). Finalement le maire trouvera un arrangement et le conscrit restera au village sans bourse délier.
Les habitants sont autorisés une fois de plus à ramasser les feuilles et la mousse en forêt pour remplacer la paille manquante.
1882
Le chemin de Morval est élargi et le nouveau pont de Vala remplace l’ancien gué.
Mars
Après la promulgation des lois scolaires de 1881-1882, des crédits sont engagés dans l’amélioration des écoles : achatde matériel scolaire, de mobilier. La commune fait même l’acquisition d’un terrain acheté à Ignace Piant, pour la somme de 2 000Frs, destiné à la construction d’un gymnase. (actuelle salledes fêtes). Un conseil scolaire est constitué, les membres sont au nombre de quatre :
- M. Galland curé
- M. Antoine de Klopstein licencié en droit
- M. Jules Zeller directeur de filature
- M. Alexandre Rengel instituteur en retraite
En vertu des nouvelles lois, les salles de classe ne pourront servir à des activités autres que celles de l’instruction. Une dérogation cependant, accordée au curé : une salle peut servir à l’instruction religieuse du jeudi et du dimanche de chaque semaine.
A Val, la loi portant sur la laïcisation mettra 5 ans avant d’entrer dans les faits à l’école de garçons et 20 ans avant son application chez les filles. Depuis 1854, les garçons étaient instruits par des frères des Ecoles Chrétiennes ; quant aux 3 sœurs de la Congrégation Chrétienne, elles dirigeaient l’école de filles depuis 1836.
Août
Le préfet, dans un courrier adressé au maire, demande que les lois scolaires soient appliquées et n’autorise pas l’enseignement du catéchisme à l’école.
Dans sa réponse, le premier magistrat de la commune fait savoir à l’autorité préfectorale que la population catholique voit avec indignation l’enlèvement des crucifix et des emblèmes religieux des établissements scolaires. Finalement le maire obtiendra la poursuite de l’enseignement religieux à l’école jusqu’au15 juin 1883, date à laquelle les deux salles des dépendances de la cure seront en mesure d’accueillir les enfants.
Novembre
Le maire a de quoi être satisfait en présentant le compte rendu financier des chemins :
"Vous avez, l’an dernier, voté l’amélioration et la rectification du chemin vicinal de Val à Bertrambois afin d’assurer la communication entre les deux vallées (Val - Châtillon) et afin de faciliter l’exploitation des propriétés agricoles et forestières...
Vous avez reconnu que ce chemin, pour être utile, devrait nécessairement être viable sur toute son étendue. J’aurai l’honneur de prendre les mesures qui s’imposent pour que votre désir soit réalisé..."
1883
Le maire a tenu sa promesse et le souhait des conseillers sera réalisé: les travaux débuteront en été pour un coûtde 10 500 Frs, la commune va contracter un emprunt sur 30 ans avec desannuités de 420 Frs. Et comme ce chemin est d’un très grand intérêt pour les habitants, le conseil municipal vote une imposition extraordinaire de 6 centimes 12 centièmes...
Un petit hangar, appuyé contre le gymnase, permettra d’abriter les pompes à incendie.
Le gymnase "scolaire et municipal" est terminé ; les conseillers envisagent d’engager à compter du 1.1. 1884 :
- un professeur de gymnastique
- un instructeur chargé d’enseigner les exercices militaires aux adultes et aux jeunes
1884 - Juin
Après le décès de l’instituteur retraité: M. Rengel, et en application de la nouvelle loi, une nouvelle commission municipale est formée. Elle se compose des personnes suivantes :
- M. Jean Joseph Galland, curé
- M. Louis Alexandre de Klopstein, conseiller général
- M. Jules Zeller, directeur de filature
- M. Antoine de Klopstein, maire
- M. Jean Baptiste Claude, adjoint
- M. l’Inspecteur de l’enseignement primaire
- M. le Délégué cantonal
Juillet
Décès de Pierre Masson. Il fut garde forestier pendant 22 ans. Le conseil municipal décide que sa veuve et ses 4 enfants pourront rester dans le logement de service jusqu’au 4 août. Cependant, à la demande de secours de la dame Marie Félicité Cuvillier, les conseillers opposeront un refus, estimant que ses garçons sont en âge de travailler et de faire face aux besoin de la famille.
1885
Pour permettre aux classes de catéchisme de fonctionner, une somme de 320 Frs est votée, destinée à l’ameublement des deux salles du presbytère.
1886 - Janvier
L’ordonnance de 1835, relative à la flottabilité des cours d’eau, faisait de l’Etat le propriétaire des ruisseaux du Val et de Châtillon. Les propriétaires riverains s’étaient donc vus expropriés. Mais les circonstances ont changé et l’intervention de l’Etat ne se justifie plus. Dans une lettre au préfet,le maire demande que "les droits des propriétaires au flottage soient rétablis à leurs frais sur les deux ruisseaux".
Juin
Une croix en grés a été érigée à l’endroit où M. Louis Alexandre de Klopstein a trouvé la mort, en forêt, au cours d’une partie de chasse.
Juillet
Le garde champêtre Théophile Bourra est révoqué. Il ne remplissait plus ses fonctions de façon satisfaisante.
Octobre
La rentrée scolaire s’effectue pour la première fois avec des instituteurs laïques chez les garçons. Messieurs Nicolas Dubach, 32 ans, Auguste Rozet, 21 ans remplacent les frères François Andrieux et Joseph Jérôme âgés de 55 et 52 ans, en poste depuis 1867.
Les nouvelles lois scolaires de 1882 rendent facultatives les écoles maternelles dans les communes de moins de 2 000 habitants. Soucieux de l’éducation des enfants, même en bas âge, les conseillers votent à l’unanimité le maintien de cette classe et sa prise en charge par un crédit communal. En fait, les élus se trouvaient confrontés à un problème social : que faire des ces enfants dont les mères étaient, en nombre croissant, devenues ouvrières d’usine ?
1887
Le 9 mai, les sieurs Isay, Bechmann et Zeller, industriels, obtiennent l’autorisation définitive de maintenir une prise d’eau sur la rive droite du ruisseau pour alimenter leur teinturerie.
Les instituteurs laïques, à la grande satisfaction de tous, font leur travail consciencieusement et se voient gratifiés d’un supplément de 300 Frs pour M. Dubach et 50 Frs pour son adjoint. La commune décide même de les chauffer gratuitement.
1888
La construction du pont enjambant le ruisseau au lieudit "Gérapont" est terminée au cours de l’été. (route de Nitra). Les communes de Petitmont et de Val ont participé aux travaux pour moitié chacune. Pour des raisons financières, le maintien de la classe maternelle est remis en cause. Les conseillers souhaiteraient transformer cette classe en classe enfantine afin que les charges ne soient pas entièrement communales (comme par exemple le traitement de l’enseignante).Le maire fait également savoir à l’inspecteur primaire qu’il souhaite conserver le droit de choisir l’institutrice soit parmi les congrégations religieuses soit parmi les laïques.
Au cours de sa séance d’août, le conseil municipal approuve un devis de 3 000 Frs pour le pavage des abords des fontaines. Ce devis a été dressé par un ingénieur des Arts et Manufactures engagé depuis peu par la filature : il s’agit de M. René Veillon.
Les quartiers recensés par l’instituteur laïc Dubach dans sa monographie sont :
le Bajeu, la Molière, Jean Mariotte, Bon Moutier Valla, BeauSoleil, Meix de la Roche (Meix Gammeron) et le Bois de Pancard.
Le ruisseau du Val fait fonctionner un moulin (sans doute situé à l’endroit appelé encore aujourd’hui "le moulin").
Nous apprenons également que le territoire réservé aux cultures est très limité, que les jachères sont inexistantes. Les prairies artificielles sont faites de trèfle ou de luzerne. Les bêtes pâturent rarement, elles sont nourries à l’étable et le fourrage récolté provientdes prairies naturelles des villages voisins.
Monsieur Dubach constate que les ouvriers travaillant à la glaceriede Cirey sont robustes, alors que ceux de la filature du tissage paraissent maladifs.
1889
Pour la première fois est instituée, par circulaire préfectorale,une indemnité de résidence à verser aux instituteurs par la commune (50 Frs et 25 Frs pour l’adjoint).
1890
Le droit de vaine pâture est supprimé le 22 juin. Cette décision a peu de conséquence à Val : le nombre d’habitants conduisant leurs bêtes en pâture était très limité,vu la configuration du relief.
1891 - Février
L’hiver précoce a été long et particulièrement rigoureux. Partout en France c’est la misère à tel point que le Parlement vote 4 millions pour venir en aide aux Français les plus malheureux. Notre village recevra 100 Frs.
Avril
Charles Louis Albert Blaise, cultivateur, est tenu de payer 1,50 Fr pour avoir le droit d’emprunter le chemin communal afin de pouvoir sortir ses 50 stères façonnés dans la forêt de Jadrival. Il devra en plus une journée en nature de terrassier pour réparer les dégradations.
Août
Seront prélevés sur la coupe affouagère et sur la coupe d’éclaircie 99 stères de bois pour le chauffage des écoles, de la mairie et des logements des enseignants.
Novembre
Les conseillers décident que 30 arbres fruitiers seront plantés sur le chemin n° 48.
1892
La salubrité est un objectif à l’ordre du jour tout au long de cette année :
- les caniveaux sont pavés dans les rues principales,
- le cimetière est assaini car les eaux d’infiltration causaient des exhalaisons nuisibles et nauséabondes,
- pavage également des caniveaux longeant le chemin n° 48,
- enfin, pour éviter que les rues pentues de la Molièreet du Maix Gammeron ne soient sans arrêt ravinées par les pluies, il est décidé de les doter elles aussi de caniveaux.
1894
M. Rozet sera le premier instituteur laïque à faire valoir son droit de percevoir une indemnité de logement. Sa démarche se heurte évidemment à une opposition unanime de l’ensemble des conseillers municipaux, ceux-ci alléguant qu’il est célibataire,certes non logé dans l’école, mais qu’il reçoit tous les ans une gratification de 100 Frs. Sollicité pour arbitrer le conflit, le préfet donnera raison au réclamant, en vertu d’une loi toute récente. Mais la commune n’aura pas à verser cette indemnité. Malgré son bon droit, mais sans doute au centre d’une campagne de dénigrement, M. Rozet demandera sa mutation.Il sera remplacé par M. François Barthélémy âgé de 21 ans.
1895
La construction de caniveaux a endetté la commune et les travauxne sont pas terminés ! Restent plusieurs rues à équiper dont celle très en pente de la Basse Jean Mariotte. Il faut ajouterdes réparations urgentes aux fontaines et aux conduites d’eau. Pour équilibrer son budget, le maire n’a qu’une solution : la vente de bois. La préfecture lui accordera l’autorisation d’effectuer unecoupe exceptionnelle chaque année, pendant 5 ans.
1896 - Février
Le dallage du parvis de l’église est remplacé et les persiennes du clocher sont réparées. Les travaux s’élèventà 1 900 Frs Une somme de 25 Frs est votée pour l’érection d’un monument à la mémoire de Pasteur, à Paris.
Mai
Le 3 a lieu l’élection des conseillers municipaux. Les 12 élus sont :
Charles Louis Albert Blaise, Louis Antoine de Klopstein, Jules Joseph Louis, René Marie Joseph Veillon, Christophe Souter, Joseph Emile Blaise, Jean Baptiste Claude, Hippolyte Diter, Joseph Armand Vasseur, Léon Vecckeider, Etienne Demange, Jean Joseph Seyer.
La surprise viendra le 17 : avec 10 voix sur 12 M. Veillon est élumaire, mettant fin au "règne" de la famille Klopstein, maire de la localité de père en fils depuis 1829.
L’adjoint, Jean Baptiste Claude conserve son poste qu’il occupe depuis1871, avec également 10 voix sur 12.
Novembre
Le chemin rural dit "d’Allemagne" est remis en état par M. Etienne Demange, entrepreneur, pour un montant de 4 000 Frs.
1897 - Février
Nouveaux travaux à l’église, suivant devis dressé par M. Létang, maître charpentier à la manufacture de glaces de Cirey. C’est bien entendu un autre entrepreneur-conseiller municipal qui en sera le maître d’œuvre, en l’occurrence M. Jean Baptiste Claude.
Mars
Il est question de rectifier le chemin d’intérêt communn° 48, entre Cirey et le Val. Ce dernier suivrait la vallée sur le versant midi, à partir du bas Rayeterre, en direction de Cirey. Le coût de cette opération est estimé à7 000 Frs.
M. Emile Masson, négociant en vêtements, s’engage à livrer 20 tenues de sapeurs pompiers le 14 avril, pour la somme de 1200Frs.
Mai
Les cours d’adultes se poursuivent ; leur coût est de 40 Frs l’an. Plusieurs demandes de dispenses de période militaire sont déposées sur le bureau du maire. Toutes auront des suites favorables et concernent :
- Louis Jean Joseph Stecly voiturier
- Joseph Etienne Flavenot cantonnier
- Jean Baptiste Célestin Pierrel rattacheur
- Joseph Fonnet menuisier
- Camille Crolotte fileur de coton
1898 - Avril
Le baron Jean de Klopstein est élu conseiller généraldu canton de Cirey. De nombreuses auges de fontaines ayant une cinquantaine d’années sont remplacées. Une nouvelle fontaine est construite dans la grand rue.
Septembre
Les sœurs congréganistes sont toujours en poste à l’écoledes filles, mais il est question de nommer prochainement des institutrices laïques. Le maire, par conviction religieuse, souhaite le maintien de l’ancien système et le fait savoir en écrivant au ministre de l’Instruction Publique. Le mois prend fin avec la nomination d’une institutrice laïque. Celle-ci doit remplacer la sœur de la classe supérieure.
Le maire annonce alors à l’inspecteur qu’il est dans l’impossibilité de loger cette enseignante à l’école ; que pour ce faire il faudra entreprendre des travaux afin de séparer les différents appartements. M. Veillon aura beau traîner les pieds, la "laïque" trouvera à se loger et accueillera les grandes filles le jour dela rentrée.
Chez les garçons, M. Gond qui était stagiaire à Blâmont, remplacera M. Barthélémy. Et comme cet enseignant est marié, que la municipalité ne dispose pas de logement de service, les conseillers sont obligés de voter un créditde 150 Frs, représentant l’indemnité de résidence pour 1898-1899.
Face à une situation qui lui échappe, le maire va alors tenter de rallier à ses idées l’ensemble des conseillers au cours d’une délibération. Son but étant évidemment de mobiliser l’ensemble de la population pour le maintien des sœurs. Les décisions des élus sont bien évidemment celles souhaitées par le maire :
- les sœurs institutrices doivent être maintenues
- la laïcisation de l’école des filles doit êtredifférée
- l’école de filles a toujours été tenue par des religieuses (depuis plus de 60 ans)
- malgré leur âge (plus de 60 ans), la supérieure de l’école des filles et la supérieure de l’école maternelle peuvent encore mettre leurs forces physiques au service de l’instruction.
Ne pas se laisser faire comme en 1886, lors de la laïcisation de l’école des garçons, tel semble être le mot d’ordre! Et les élus d’échafauder un plan de bataille dont les idées à peine voilées de chantage sont en fait l’expression d’une intolérance d’un autre temps :
"- les locaux affectés à l’école des filles et à l’école maternelle sont propriétés exclusives de la commune.
- l’école maternelle étant facultative et la charge en incombant à la commune, elle sera fermée en cas de laïcisation, laissant à la rue 70 enfants.
- les logements d’écoles ne sont pas conçus pour recevoir du personnel laïque ; il n’est pas question de les modifier.
- la commune revendique le droit de choisir ses institutrices.
- les sœurs ont toujours donné satisfaction et tout le monde est contre la création d’écoles laïques dans la commune."
On imagine dans quelle atmosphère a travaillé Mlle Marie Jeanne Petit, la laïque, dont c’était le premier poste ! Quelques mois plus tard, à la demande de l’inspecteur de Lunéville, débutaient les travaux d’aménagement d’un appartement au dessus d’une des classes de l’école de filles...
Octobre
La commune doit à M. Duhaut, propriétaire de la scierie sise au lieudit "La Mairie" un débit d’eau de 15 l à la minute.Un arrangement entre les deux parties permettra, en récupérant une quantité d’environ 8 l à la minute, à la sortie de la scierie, d’alimenter une nouvelle fontaine sur la place du gymnase.
1899 - Février
Les conseillers généraux de Blâmont et de Cirey viennent de rédiger une pétition à la compagnie ferroviaire,lui demandant la création d’un quatrième passage du train desservant Avricourt, Blâmont et Cirey.
Le ministre de l’Instruction Publique propose à la commune l’établissement d’un cours de dessin destiné aux ouvriers de l’usine. Les conseillers municipaux ne voient pas l’utilité d’une telle initiative et endonnent les raisons :
- sur les 500 ouvriers de l’usine, plus d’une centaine habitent les villages voisins.
- les jeunes gens de sexe masculin, âgés de 13 à 20 ans, au nombre d’une cinquantaine, ne pourraient suivre ces cours dans de bonnes conditions. (l’enseignement du dessin, le soir, à la lumière électrique, n’est pas pratique, de plus, les élèves risquent d’être fatigués par leur journée de travail).La fabrication de l’usine n’exige pas de maîtriser le dessin géométrique.
- la commune ne dispose pas de local pour assurer cette activité.
- les dépenses et les frais engagés par la commune seraient de toute évidence hors de proportion avec les résultats souhaités.
Avril
Une concession d’eau gratuite est votée à l’usine Isay-Bechmann-Zeller,ainsi qu’à l’immeuble de la société de secours mutuels.(la Tontine)
Juin
Le chemin n° 48 est prolongé en direction de Saint-Sauveur.
Août
La commune achète un corbillard pour transporter les cercueilsdepuis la maison mortuaire à l’église, puis au cimetière.Cette décision est motivée par l’étendue du villageet par la forte pente de la rue donnant accès au cimetière,rendant pénible, surtout en hiver, le transport à bras ducercueil.
L’usage du corbillard se fera aux frais de la commune ; cependant,l’adjudicataire de cette charge devra :
- fournir un cheval proprement harnaché
- monter sur le siège vêtu de noir
- atteler le corbillard et le reconduire dans la remise du presbytère.
- maintenir le corbillard dans la plus grande propreté
- enlever les tentures après chaque enterrement et les remiser dans une armoire du presbytère.
Ce véhicule sera acheté chez M. Lagogue, carrossier à Alençon.
Septembre
M. Auguste Jean Nicolas Helmer est victime d’une modification de tracéde la route de Saint-Sauveur. Ce dégrossisseur de glaces est expropriéet percevra 1 406, 50 Frs pour sa maison et les terrains attenants.
Décembre
Le conseil municipal décide le remplacement des auges de septfontaines et la construction de quatre réservoirs. C’est l’entrepreneurRizzi de Bénaménil qui est chargé de ces travaux pourun montant de 15 867, 61 Frs.
Sitôt après sa réélection de conseillergénéral du canton de Cirey, le baron Jean de Klopstein fait savoir qu’il fait don à la commune d’un terrain en nature de jardin, situé au lieudit "Bon-Moutier", devant l’église et d’unecontenance de 12 a 9 ca. Le conseil municipal
- considérant l’avis favorable de l’agent voyer cantonnal
- considérant que la création d’une place publique auxabords de l’église est très utile et embellit le village
- considérant que cette donation n’est grevée d’aucunecharge et que la position de fortune du donateur lui permet de faire cettelibéralité sans nuire à sa famille adresse à M. le baron le témoignage de sa profonde reconnaissance ainsi queses vifs remerciements.
1900 - Mai
Le 6 ont lieu les élections municipales ;
sont élus 11conseillers :
M. René Marie Veillon, ingénieur et maire sortant
M. Charles Louis Albert Blaise, cultivateur et ancien adjoint
M. Jean de Klopstein, propriétaire
M. Hippolyte Diter, dégrossisseur de glaces
M. Emile Joseph Blaise, cultivateur
M. Jean Baptiste Pierck, garde forestier particulier
M. Joseph Armand Vasseur, plâtrier
M. Emile Jean Baptiste Gérard, comptable
M. Joseph Cayet, garde forestier particulier
M. Christophe Souter, ancien polisseur
M. Hypolithe Moitrier, cultivateur
M. Veillon est élu maire le 13, par 10 voix sur 11. Le baronJean de Klopstein ne briguait pas le poste. L’adjoint est reconduit.
Août
La direction de l’usine fait savoir que les ouvriers appelésà compléter leur instruction militaire pendant 2 à3 semaines, toucheront la moitié de leur salaire durant cette période.
Décembre
Le baron Jean de Klopstein signale à ses collègues duconseil municipal qu’il achèvera à ses frais l’établissementet la décoration de la place de l’église. Il en est profondémentremercié et l’assemblée décide que cet endroit porteradésormais le nom de place de "Châtillon".
C’est au cours de l’hiver 1900-1901 que Jean de Klopstein se rendraà plusieurs reprises en Allemagne pour y chasser, comme en témoignele certificat établit par M. Blaise, adjoint, rédigéainsi : "Je soussigné... certifie que le baron... habitant au châteaude Châtillon est majeur, qu’il jouit de tous ses droits civils etpolitiques, qu’il n’a jamais subi de condamnations, qu’il ne fait pas partiede l’armée active ou de sa réserve. (le baron étaitun ancien commandant de cavalerie)
Signalement :
âge 47 ans
taille 1 m 77 cm
cheveux châtains grisonnants
yeux gris bleu
barbe moustache châtain
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