Val-et-Châtillon

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Par Roger CORNIBÉ

Val-et-Châtillon : son passé, ses gens

Une nouvelle édition revue et enrichie (jusqu'à 2012) vient d'être publiée.

I - De 670 à 1020.
Des origines à la fondation de St Sauveur.

Origine de Val de Bonmoutier

A la mort de Clovis en 511, le royaume franc est partagé entre ses descendants. A la fin du VIe siècle apparaissent les provinces qui ont pour noms Burgondie, Neustrie et Austrasie dont fera partie notre région. C’est sous le règne de Childéric II que naît notre village.
La première présence humaine organisée et attestée date de 670. Le 17e évêque de Toul, Leudin Bodon fonde un couvent pour religieuses (pour vierges, lit-on dans l’ouvrage de l’abbé Chatton). La première abbesse fut Thiéberge, la propre fille de Leudin Bodon. Cet évêque, avant d’entrer dans les ordres, avait eu pour épouse une dame prénommée Odile qui lui avait donné une fille. L’endroit eut alors pour nom Bodonis Monastérium au Xe siècle. Cette appellation latine sera maintenue jusqu’au 13e siècle puis deviendra Bonmoutier. Cirey faisait alors partie des terres régies par les religieuses. Ce monastère était situé à l’emplacement de l’actuelle église.
Extrait de R. Bour, Histoire du Département de la Moselle

Bodonis Monastérium du VIIIe au IXe siècle.

Vers la fin du IX, les religieuses qui menaient une existence peut conforme aux principes religieux, furent chassées du monastère par l’évêque de Toul Arnoud. Chacune des religions quitta le lieu consacré au culte de la vierge nantie d’une confortable pension alimentaire. A noter que jusqu’au VIIe siècle, les monastères de religieuses étaient plus nombreux que ceux abritant des moines. C’est sous le règne de Sigebert III, vers 650 que les monastères pour hommes se répandirent vraiment.

  Bodonis Monastérium du VIIIe au IXe siècle.(1)

Aucune date ne signale le départ des religieuses que l’on peut situer sous le règne de Lothaire II (855 à 869). Le monastère fut alors occupé par des moines bénédictins et le premier document l’attestant date de 912. Il s’agit du "diplôme" de Charles le Simple, roi de la Francie Occidentale.

  Explication de l’intervention de Charles le Simple :

En 840, Bodonis Monastérium fait partie du royaume de Louis le Germanique. Après le partage de l’empire carolingien (843 traité de Verdun) qui marque également la disparition de la Neustrie, de la Burgondie et de l’Austrasie, Bodonis Monastérium passe sous l’autorité de Lothaire Ier. A la mort de Lothaire Ier, son royaume est partagé entre ses fils, comme c’était la coutume. Lothaire II, en gouvernant la partie nord, prenait possession de la future Lotharingie. Durant tout son règne, ce roi fut préoccupé par son divorce d’avec Theuberge que ni l’évêque de Toul ni le pape ne voulaient reconnaître. Lothaire II mena même une offensive armée contre l’évêque. A sa mort , en 869, son royaume fut partagé entre ses oncles Charles le Chauve et Louis le Germanique qui retrouvait ainsi une partie de ses anciennes terres (partage de Meersen en 870). Les Lotharingiens se tournèrent vers Charles le Simple, roi de la Francie Occidentale, en 911. Celui-ci, pour réparer les violences commises par Lothaire II reconnut officiellement en 912 le droit des évêques à gouverner sur leurs terres. Ce "diplôme" confirmait donc que Bodonis Monastérium faisait partie des biens et des privilèges de l’église touloise. Cela n’empêcha pas une nouvelle domination germanique sur la Lotharingie qui sera dirigée par les empereurs de Germanie pendant deux siècles.

Autre confirmation de la présence des moines (1) :

  - L’abbesse d’Andlau, qui possédait le monastère d’Etival, fondé également par Leudin Bodon, contesta la souveraineté de Toul sur Bodonis Monastérium. Grâce au témoignage de douze hommes libres, l’évêque Gauzelin conserva l’abbaye, ce qui fut confirmé par Othon, roi de Germanie en 974.

 - L’évêque de Toul Etienne de Lunéville trouva la mort parmi les moines Bénédictins en 955, au cours d’une visite pastorale.

On notera, au court du Xe siècle, la naissance de la première maison ducale de lorraine avec Frédéric, descendant carolingien qui a épousé Béatrice, descendante germanique par sa mère (959 - 978).

Bodonis Monastérium au XIe siècle.


Austrasie et Lotharingie - Cette carte fait apparaître que la Lotharingie reprend la plus grande partie de l’Austrasie (Tiré de : Grandes dates de l’Histoire Lorraine. Michel Parisse)

En 1002, les moines sont toujours à Bodonis Monastérium. Ils sont sous la protection de Ulrich de Turquestein, sire de Blâmont et mandaté par l’évêque de Toul Berthold. Les moines, parce que religieux, ne pouvaient exercer les fonctions de justice et de milice. Ulrich devint donc leur protecteur ou voué. Voué : Le "voué" est un laïque assurant une protection moyennant la jouissance de certains droits : 1/3 des amendes, 1/4 des péages et droit au logement pour les troupes du seigneur en campagnes. C’est le roi de Neustrie Chilpéric (561 - 584) qui créa les voueries.

 En 1010, il est question de la fondation d’un nouveau monastère, à trois quarts de lieu de Bodonis Monastérium. Ainsi naquit Saint Sauveur, sous l’impulsion de Berthold, 36e évêque de Toul. Le nouveau monastère allait accueillir une vingtaine de moines bénédictins. On ignore pourquoi il y eut ce transfert. Par contre, il existe deux versions quant à la destruction de l’ancien : - selon Richer, religieux de Senones, le monastère fut détruit du vivant de Berthold (mort en 1019).
- selon Dom Calmet, la destruction daterait de 1145. Il ne serait alors resté qu’une seule construction : une ferme. On peut supposer que c’est à partir de cette date que plusieurs fermes s’implantèrent prés de l’ancien monastère donnant naissance à notre village (actuellement quartier de la Molière, de Martinchamp). Les premiers habitants ont ainsi pu profiter des défrichements et des terres mises en valeur par les moines. Les évêques de Toul, déjà souverains temporels des propriétés rattachées à l’ancien monastère, agrandissaient leur domaine avec Saint Sauveur.
Une charte datée de 1012 officialise l’arrivée des premiers moines dans le nouveau monastère. Selon Dom Calmet, les Bénédictins furent expulsés en 1171 et remplacés par des chanoines réguliers. Ce fait est également signalé dans un titre de l’abbaye de Haute-Seille. Cette expulsion peut surprendre, mais elle était motivée par une décision épiscopale qui refusait le relâchement de la discipline et des mœurs monacales.

Les ducs de Lorraine au XIe siècle sont :

  • Thierry Ier (978 - 1027) de la Maison de Bar
  • Frédéric II (1027 - 1033) de la Maison de Bar
  • Gozelon (1033 - 1044) de la Maison de Verdun
  • Godefroy le Barbu (1044 - 1047) fils de Gozelon
  • Adalbert (1047 - 1048) de la Maison d’Alsace
  • Gérard d’Alsace (1048 - 1070) neveu du précédent


 
 
Les Abbayes Bénédictines en Lorraine avant 1100.

(1) Histoire de l’abbaye de Saint-Sauveur par l’Abbé Chatton

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