René Veillon, un artiste-peintre méconnu
Publié le lundi 05 août 2019
Auteur : Olivier Béna
Même si René Veillon reste connu comme ayant assumé la fonction de maire de Val-et-Châtillon, de manière parfois controversée, et comme maître d’œuvre de la fondation de la Société Cotonnière Lorraine au tournant du 20ème siècle, ses talents d’artiste-peintre ne sont pourtant pas à négliger mais bien à redécouvrir.
Bien que son père Alphonse se soit accompli dans son métier de photographe professionnel à Alençon, tout en rêvant d’être peintre, le jeune René s’est révélé être un très bon peintre amateur. Plutôt poète, il n’a peut-être pas su opposer assez de tempérament pour défendre son réel talent contre l’influence de son demi-frère, Mary Renard, un grand artiste-peintre normand, ou les aspirations bourgeoises de son épouse Julia.
Dès 1883, à 19 ans, il expose aux salons de Caen et participe plusieurs fois au Salon des Artistes Français entre 1886 et 1888. Avec « Bord de Sarthe à Saint-Cénéri-le-Gérei », sa carrière artistique abandonnée à contrecœur est récompensée par le prix Brizard décerné par l’Institut de France. La toile sera immédiatement acquise par la ville d’Alençon au profit du Musée des Beaux-Arts.
En 1885, il immortalise « Le Pré des Demoiselles Moisy » à Saint-Cénéri. Il demeure et reste fidèle à la tradition non écrite des « peintres citoyens » de la région mancelle. C’est ainsi que 66 portraits, dont ceux des Veillon père et fils, ont été peints à la lueur d’une bougie grâce à la technique de l’ombre entre 1885 et 1908. Ils représentent des peintres, des gens du village ou encore des clients de passage comme le furent le temps d’un été les Veillon, à l’auberge Moisy.
En 1888, aux Ets Bechmann à Val-et-Châtillon, les travaux des ateliers de teinturerie et d’apprêts en vue de l’activité velours prennent fin. La responsabilité de la nouvelle unité est confiée à ce jeune homme, venu de l’autre bout du pays. C’est à cette date qu’il posera définitivement ses valises en Lorraine, dans sa commune d’adoption. En 1893, la fabrication du velours devient le fleuron de l’industrie locale. Il épouse à Petitmont Julia Clouet de 8 ans sa cadette. Elle est la nièce par alliance de Jules Zeller, directeur des Ets Bechmann, et élevée avec sa cousine Marie-Marguerite, qui deviendra l’épouse d’un autre grand artiste-peintre, Alfred Renaudin. Le couple Veillon, sans descendance, s’impliquera pour les enfants des ouvriers des usines à travers le patronage. Jusqu’à son décès en 1920, René Veillon demeurera un artiste-peintre fidèle à sa passion, notamment lors de sa captivité à Rastatt qu’il dépeindra en véritable témoin de la Grande Guerre.
Olivier BENA
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