Val-et-Châtillon

 Assurément, l’année 2020 aura été bien particulière notamment pour la vie associative. Cependant, elle ne peut être qualifiée d’ « année blanche » pour notre association, bien au contraire !

Composée de 87 adhérents (en hausse de 3 par rapport à 2019), elle concourt à apporter une offre culturelle et artistique sur le territoire, par le biais de conférences gratuites et ouvertes à tous. La culture est un trésor qui se partage ! La cotisation est fixée à 10 € depuis la création de l’association en mars 2012. Reconnue d’utilité générale, tout don se voit attribuer un reçu fiscal pour déduction à 66%.

L’association salue la mémoire de deux adhérents : Marie PENNANEC’H, emportée le 29 mars à Paris par la Covid-19. Présente en 2011 à l’inauguration de l’esplanade, elle était une des dernières personnes à avoir connu Alfred Renaudin de son vivant. Mais aussi, Francis CLAUDE, décédé le 21 septembre dernier à Gentilly. Ce dernier avait des origines familiales à Val-et-Châtillon où ses ancêtres ont construit le chalet des Roches, et reposent au cimetière communal. N’oublions pas non plus de penser à Me Pierre PONCET, grand défenseur du territoire du Lunévillois, et qui avait travaillé sur les faïences peintes par A. Renaudin dans la revue Reverbère.

Un programme bouleversé par la situation sanitaire :

Le programme des conférences prévu a dû être annulé et reporté. Malgré tout, une conférence a pu se tenir le 13 janvier à 19h30 au Centre Socio-Culturel de Sarrebourg, en lien avec la S.H.A.L. de Sarrebourg, par le président sur « Alfred Renaudin et les couleurs de la Lorraine ». La sortie « Sur les traces d’Alfred Renaudin », prévue en juin à Saint-Nicolas-de-Port a été reportée.

Près d’une centaine de personnes a assisté à la conférence sur Alfred Renaudin (© J. ACHEREINER)

Le Musée de la Princerie à Verdun expose deux toiles acquises récemment :

Depuis le 24 juin, le Musée de la Princerie de Verdun expose les deux toiles d’A. Renaudin représentant Verdun acquises début janvier 2020. Ces eaux calmes circulent sur le canal des Minimes ou canal des Tanneries, à Verdun ! La tour visible à l’arrière-plan appartient à l’ancienne église Saint-Sauveur et témoigne des dommages causés à Verdun lors de la Première Guerre Mondiale.

 

Verdun en 1919, A. Renaudin, HST, 1919
(Musée de la Princerie - Ville de Verdun, inv. 2019.5.1), © Nicolas Leblanc - Département de la Meuse

Sortie du livre « Alfred Renaudin (1866-1944) » :

 

Un ouvrage exceptionnel qui fera date !

Le 1^er juillet, Serge Domini Editeur, en lien avec l’association, a publié l’ouvrage « Alfred Renaudin (1866-1944) ». Présentant tous les thèmes de prédilection du « chantre de la ruralité » et les grandes étapes de sa carrière artistique, ce beau-livre de 168 pages et de format 24 X 32 cm (avec coffret de prestige) offre un panorama de 150 tableaux, aquarelles et dessins, issus de deux importantes collections privées, provenant de Paris et de Lorraine. De même, les textes de Francine Roze, conservatrice en chef honoraire du Patrimoine et ancienne directrice du Musée Lorrain de Nancy apportent un éclairage expert sur l’œuvre et l’artiste. L’ouvrage est disponible au prix de 49 € auprès de l’association (Contact ☎ :
07 82 56 88 47).

 

Don de matériel artistique pour « Les écoliers de Cirey » :

 

Stand de l’association au Salon des Artistes de Cirey – 5 & 6 septembre (© M. MAUCOURT)

 

A l’été 2018, l’association, en lien avec le C.A.J.T. de la Comcom’, avait organisé deux après-midis autour de l’art pour visiter le parcours Chagall à Sarrebourg mais aussi pour peindre « à la manière d’Alfred Renaudin ». Ce 2ème rendez-vous n’ayant trouvé aucun enfant intéressé, l’association s’est retrouvée avec une commande de matériel d’arts plastiques, d’une valeur de 161,80 €. Afin que cela serve tout de même aux enfants du secteur, le comité de l’association a décidé d’offrir le carton de matériel à l’A.P.E. « Les écoliers de Cirey » pour les élèves des écoles élémentaire et maternelle. La remise officielle a eu lieu à l’occasion du Salon des Artistes à Cirey-sur-Vezouze et quelques jours après la rentrée des classes. Cela répond ainsi à une des missions de l’association qui est d’offrir au grand public une culture populaire autour de l’art. Gageons que les enseignants et les artistes en herbe en feront bon usage pour que l’achat puisse tout de même être utile dans les objectifs prévus initialement, ceux de faire découvrir les techniques et les matériaux utilisés par l’artiste-peintre.

 

Une exposition inédite sur l’œuvre d’Alfred Renaudin au Musée de Toul :

C’est parti pour 4 mois d’exposition autour de l’œuvre de l’artiste-peintre Alfred Renaudin. Repoussée à cet automne en raison de la situation sanitaire, la nouvelle rétrospective consacrée au « chantre de la ruralité » a débuté le 10 octobre au Musée d’Art et d’Histoire Michel Hachet de Toul et ce jusqu’au 3 avril 2021. Pour cette occasion exceptionnelle, deux propriétaires privés lorrain et parisien ont accepté de prêter une partie de leur collection pour le plus grand plaisir des visiteurs.

 

L’entrée libre au musée débouche sur un parcours composé de 82 toiles, de formats différents, reprenant les thématiques chères à celui qui « voulait qu’on se promène dans ses toiles » notamment les villages lorrains qu’il a sillonnés toute sa carrière ou encore les fleurs qui ont été son premier sujet d’inspiration. De même, trois pièces de faïence sont présentées dont un immense vase de l’époque K&G prêtée par les Amis de la faïence ancienne de Lunéville.

 

Deux vues de Val-et-Châtillon peintes à 8 ans d’écart ont été intégrées à l’exposition.

 

 

Une délégation du conseil d’administration de l’association était présente pour le vernissage. La rencontre du 7 novembre autour de la présidente d’honneur a dû être annulée en raison du reconfinement.

Le 21 octobre, l’exposition a eu le privilège de figurer dans Lorraine magazine, n° 162, qui lui consacre sa une et sa 1ère partie. Lien :

https://www.lorrainemag.com/wp-content/uploads/2020/10/PDF_WEB_LorraineMag_162.pdf

 

Extrait du n°162 de Lorraine Magazine

 

De nombreux articles ont été également publiés cette année notamment dans L’Est Républicain, le Républicain Lorrain, Vosges Matin ou même La Montagne (en Auvergne).

Pour revoir en photos l’exposition du Château de Lunéville de 2015 : http://www.chateauluneville.meurthe-et-moselle.fr/fr/visiter-le-ch%C3%A2teau/mus%C3%A9e-virtuel/2015-alfred-renaudin-les-couleurs-de-la-lorraine

Assemblée générale à la « Maison de la Forêt » à Saint-Sauveur, le 17 octobre :

Initialement prévue le 18 avril, l’assemblée générale ordinaire de l’association a été décalée au 17 octobre. Elle s’est tenue à la Maison de la Forêt à Saint-Sauveur à 15h. La conférence prévue sur Emile Gridel, peintre des forêts, a dû être annulée à la dernière minute en raison de problèmes de santé de la conférencière.

Le président a remercié le Président de la Comcom et Maire de Saint-Sauveur, Philippe ARNOULD, pour son accueil, de même que le responsable de la Maison de la Forêt, Gautier TACK, pour la bonne organisation de l’après-midi et sa réactivité face à une situation mouvante depuis le 14 octobre.

Le président a rappelé l’urgence culturelle sur notre secteur par le fait que les conférences sont gratuites et ouvertes à tous. Au final, même avec des orateurs de grande qualité, le public ne semble pas intéressé hormis les membres de l’association et des personnes extérieures au territoire venant parfois de loin.

 

Les gestes barrières et le masque, grands invités de l’assemblée générale 2020
(© G. TACK)

 

 

Le Conseil d’Administration de l’association se compose de 8 membres et est élu pour 2 ans. La précédente élection s’est tenue en avril 2018 à Val-et-Châtillon. Il se compose ainsi : Olivier BENA, président, Josiane TALLOTTE, vice-présidente, Henri HARD, secrétaire, Josiane EHRLE, trésorière, Marie-Jeanne OHLSSON, Denis-Joël OHLSSON, Michel GODARD et Jean-Luc MICHEL, membres. Le comité a été réélu à l’unanimité. La prochaine élection aura lieu en 2022.

Selon l’article 3 des statuts de l’association, le lieu du siège peut être déplacé après accord du conseil d’administration et ratification de l’assemblée générale. Pour des questions pratiques, le président a demandé au C.A. de déplacer le siège de la Mairie de Val-et-Châtillon à son domicile 8 rue du Beau-Soleil à Val-et-Châtillon.

Le C.A. a validé de même que les adhérents à l’unanimité. De même, Josiane EHRLE reçoit désormais à son domicile les relevés postaux et les documents de l’assurance. Les affaires de l’association présentes en mairie, sauf le tableau (voir convention avec l’ancienne Municipalité), ont été rapatriées au domicile du président en mai 2020.

En 2020, malgré la situation sanitaire, plusieurs toiles ont été vendues aux enchères notamment par le biais du Live sur Internet. Il est certain que la côte reste stable et même évolue favorablement pour les collectionneurs. En voici tous les résultats :

Naples, 1896, marine, aquarelle, 29 X 49 cm, 19 janvier, vendue 900 €.

A l’occasion de la traditionnelle vente annuelle consacrée aux artistes de la Lorraine et du Grand Est des 19ème et 20ème siècles, le catalogue, concocté par Est Enchères à Metz, proposait entre autre aux amateurs d’art des œuvres de G. Fabre, A. Jouclard, M. Colle ou encore H. Louyot. Parmi près de 300 lots figuraient quatre toiles d’Alfred Renaudin à la facture classique reconnaissable entre toutes.

Varennes en Argonne, 1903, dessin à l’encre sur papier, 16 X 21 cm, Nabécor à Nancy, 11 juillet, estimé à 50 €, adjugé à 70 €.

Gerbéviller, 1915, HST, 50 X 73 cm, Martin et Associés à Metz, 18 octobre, estimée à 1 000€/1 500€, adjugée à 2 420 €.

Voinémont, 1899, HST, 54 X 74 cm, Galerie de Chartres, 25 octobre, estimée à 800€ / 1 200 €, adjugée à 800 €. Quelques craquelures et signes d’usure présentes sur la toile.

Mont(-sur-Meurthe ?), 1900, HST, 35 X 50 cm, Dobiaschofsky (Berne, Suisse), estimée à 2 803 €, adjugée à 1 779 €.

Vue de Moselle, 1886, HST, 34,5 X 44,5 cm, Martin et Associés à Metz, 13 décembre, estimée à 300€/500€, adjugée à 700 €.

 

Pour le grand public, Alfred Renaudin est le peintre de la ruralité et des villages de sa chère Lorraine. Mais il ne limite pas sa prédilection artistique aux paysages régionaux. A partir des années 1890, quittant la faïencerie de Lunéville et optant définitivement pour la peinture, il entreprend de nombreux voyages en France comme à l’étranger (Hollande, Italie, Ecosse, …) où il découvre d’autres et nouveaux horizons, cultures, couleurs et lumières qui enrichissent sa palette.

Ses premières pérégrinations le mènent en Algérie en 1892 qu’il parcourt avec le baron Jean de Klopstein. Il a à peine 25 ans. Son carnet de voyage conservé dans les archives familiales apporte un témoignage exceptionnel sur ce qu’il a ressenti et vécu au cours de ce périple inédit sur une période de plusieurs mois.

 

Le jeune Alfred Renaudin (à droite) en costume traditionnel arabe.

Dans les Aurès, à l’oasis d’El Kantara, Renaudin note : « le village arabe était construit le long d’une petite rivière qui coulait sur les rochers, les maisons étaient bâties avec des briques […] de terre séchée au soleil […] c’était enfin le paysage de l’Algérie tel que je désirais le voir, avec un soleil très brillant et un ciel toujours bleu ». Il décrit également autant de scènes de la vie quotidienne parfois amusantes telles que la première dégustation du couscous « fortement assaisonné de poivre » et « détestable », ou bien la rencontre des « indigènes » et des « maisons de femmes » qu’il se contentait uniquement de regarder !

 

Après une étape antiboise en 1894, il retourne en 1895 en Algérie puis en Tunisie. Son passage au Caire en Egypte lui permet de dépeindre les bords du Nil par le biais de la technique de l’aquarelle. Il s’inscrit ainsi bien dans l’air du temps qui offrait la possibilité aux artistes, à travers ce mouvement de l’orientalisme, de marquer son intérêt et sa curiosité pour les pays du Couchant (le Maghreb) ou du Levant (le Proche et Moyen-Orient). Ces œuvres sont aujourd’hui très difficiles à trouver car elles correspondent à une courte période de sa carrière. C’est ainsi par exemple qu’apparaît dans une vente publique parisienne en 1989 une huile sur toile représentant le Mur des Lamentations, copie d’une photographie ou réelle présence in situ ?