Alfred Renaudin, un artiste face à la Grande Guerre
Publié le mercredi 14 novembre 2018
Gerbéviller en ruines
En 1914, lorsque la Première guerre mondiale éclate, Alfred Renaudin a 48 ans et n’est plus apte à être soldat, mais il n’en est pas moins indifférent. Il s’engage pour les autres en œuvrant à l’Ecole des Beaux-Arts de Nancy devenu un hôpital. A sa fermeture, il quitte la Lorraine avec sa famille pour rejoindre Paris et son atelier rue Caulaincourt. La vie parisienne est aussi sévèrement marquée par le conflit. Fin 1917 ou début 1918, c’est vers l’Auvergne qu’il se dirige ou plus précisément le Brioudois, à Fontannes, qui le séduit. Il y trouve une contrée pittoresque qu’il ne tarde pas de peindre, comme l’abbaye de Lavaudieu avec son splendide cloitre gothique. A son retour en Lorraine, Renaudin passe, comme nombre d’artistes-peintres de son époque, plusieurs années à représenter les conséquences de la Grande Guerre et les ruines de Gerbéviller la martyre ou de Verdun et sa bataille en une grande quantité de toiles. Il laisse ainsi un témoignage artistique sincère des dévastations allemandes. Bien que représentant des événements tragiques, Renaudin place toujours des éléments évoquant l’espoir en l’avenir par le biais de fleurs qui poussent dans les décombres ou d’enfants, signes de la vie qui continue. A l’aide du médecin général Edmond Delorme, Renaudin contribue à la création du Musée d’Art et d’Industrie de Lunéville. Il enrichit les collections en faisant don d’une série de toiles importante représentant la ligne du front du Grand Couronné mais aussi d’un grand panorama de la ligne bleue des Vosges.
Olivier BENA
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