Avant/après : le chœur de l’église Saint-Laurent
Publié le jeudi 26 juillet 2018
Auteur : Olivier BENA
La réforme liturgique du concile Vatican II a engendré de profonds changements dans la manière de célébrer la messe provoquant ainsi une mutation de l’espace liturgique. Cette rare et ancienne photo montre tout de même un prêtre célébrer « face au peuple » dans les années 1950. Sont ainsi ôtés les bancs de communion, le chancel séparant le chœur de la nef ou même les ex-voto sans oublier les niches des autels latéraux. La statuaire a été considérablement réduite voyant certains saints ou personnages bibliques disparaitre ou être déplacés. La statue du Sacré Cœur de Jésus au centre du chœur a été remplacée par un Christ en croix situé initialement à proximité du chemin de croix dans la nef. Autrefois, c’était même un vitrail lumineux qui surplombait le tabernacle.
En 1955, le conseil municipal prend la décision de pourvoir l’église de nouveaux vitraux à l’initiative des paroissiens et de l’abbé Vittemer. La maison Georges Gross, atelier verrier nancéen, exécute une série de vitraux pour la nef représentant de manière moderne les sept sacrements chrétiens. Dans le chœur, respectant la volonté exprimée, c’est saint Laurent, patron de l’église, qui est figuré. Du côté gauche, le diacre à la dalmatique rouge distribue des pains aux démunis qui s’agenouillent à ses pieds et du côté droit, c’est son martyre sur un grill vers 258 qui est évoqué. La sobriété décorative a vu s’effacer des peintures murales représentant des palmiers, des anges en haut de la voûte romane centrale de même que l’effet de marbre ou la multitude de petites croix de Lorraine ou grecques surchargeant le chœur.
Le nouvel autel en gré rose des Vosges est béni le 11 janvier 1976 par Mgr Bernard, évêque de Nancy-Toul. Dans les années 1990, à l’initiative de l’abbé Senger, dernier curé en titre du Val, les pieds ont été rehaussés de pièces d’art représentant des épis de blé et un pied de vigne, symboles du pain et du vin de la communion chrétienne. L’ancien autel, offert en 1843 par les sœurs Souhait, religieuses de la congrégation de la Doctrine Chrétienne, est alors reculé dans le fond de l’église. Pour finir, deux ambons en fer forgé, destinés aux lectures et à l’homélie, sont installés de part et d’autre du chœur. Cet espace spécifique, abandonné depuis le Moyen-Âge, reprenant tout son rôle a vu le démontage de la chaire totalement rendue inutile.
Olivier BENA
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