Val-et-Châtillon

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Par Roger CORNIBÉ

Val-et-Châtillon : son passé, ses gens

Une nouvelle édition revue et enrichie (jusqu'à 2012) vient d'être publiée.

III - le village au XVIIIe siècle

L’année 1698 fut marquée par un procès entre le marquis du Châtelet, seigneur de Cirey, et l’abbé Allaine.(1) Agnès de Langstein avait donné aux moines de St Sauveur,en 1171, la moitié du ban de Raon les Leau. Les limites de cette donation étaient devenues incertaines, surtout après la guerrede Trente ans. Il s’en suivit des contestations et ce différend se termina par un arrangement oral. Ainsi les terres en question furent-elles délimitées de la manière suivante : par douze bornes pour le domaine religieux, portant chacune une crosse entre deux S (St Sauveur) ; les possessions du marquis étaient quant à elles matérialisées par douze bornes portant les initiales D et C (du Châtelet).

Jusqu’à cette époque, les services divins furent assurés par le curé de St Sauveur. Puis les habitants, en vue d’avoir un prêtre résident, construisirent un presbytère en 1703.
Pendant qu’il était abbé de Domèvre, le père Allaine institua des règles et des ordonnances qu’il consigna dans un livret où il est dit :
    - si trois messes sont manquées, le sacrement ne sera pas donné aux enfants, aux domestiques, aux pères et mères.
    - pas de sacrement non plus à ceux dont la famille est divisée, à ceux qui font du scandale. (querelles, batteries, blasphèmes, ivrognerie)
    - obligation aux maîtres d’école de faire le catéchisme trois fois par semaine : le mardi, le jeudi et le samedi.
    - fermeture des ouvroirs (cabarets) où se font les assemblées nocturnes.
    - interdiction à tout mendiant, religieux, ermite, de faire la quête dans la paroisse sans l’autorisation de l’abbé.
    - obligation aux échevins de rendre compte de leur gestion une fois l’an devant leur curé.

L’ouvrage comporte également une liste de maléfices réprimés par la religion :
homicide volontaire - inceste jusqu’au 4ème degré - concubinage public - péché de sodomie - toute bestialité - incendie fait en haine - mariage clandestin - suffocation d’enfant - procuration d’avortement - outrage à toute personne religieuse en la frappant,en l’injuriant - rapt d’une femme ou d’une fille - batterie dans une église avec effusion de sang - maltraitement des parents par les enfants - duels.

Selon l’abbé Chatton, Mathias Allaine ne vécut pas en communauté à l’abbaye de Domèvre ; il se contenta de percevoir la mense abbatiale (revenus réservés aux abbés) et fut souvent en procès avec l’évêque de Toul. Ce dernier lui reprochait de ne pas être respectueux de la hiérarchie et de se conduire comme un véritable évêque dans sa propre juridiction. Assigné au Parlement de Metz pour plaider sa cause, l’abbé Allaine refusa de s’y rendre et fut condamné par défaut. Il mourut le 29 septembre 1704. (2) Le père Pierre Collin, déjà prieur à l’abbaye de Domèvre lui succéda le 9 octobre de la même année . Le nouvel abbé, défenseur des idées de son prédécesseur, eut à répondre des mêmes accusations menées par l’évêque toulois François Blouet de Camilly. L’abbé se justifia en insistant sur trois raisons essentielles : (1708)

a)  les paroisses de Cirey, d’Harbouey et de Bonmoutier étant sur le territoire français étaient rattachées à Metz. (Le litige portait sur ces trois villages en particulier, dans lesquels les religieux de Domèvre étaient collateurs, c’est-à-dire bénéficiaires de la dîme).

b)  l’abbaye de Domèvre jouissait des droits de haute justice et de seigneurie temporelle attestés par des patentes royales. Ces droits provenaient de l’abbaye de St Sauveur qui elle même en avait hérité de celle de Bonmoutier.

c)  des bulles papales enfin (Pie V en 1570, Grégoire XIII en 1576) accordaient aux moines les dîmes, bois, terres et autres fonds qui représentaient les bénéfices de l’abbaye. (Ces mêmes bénéfices attribués déjà en 670 au couvent de Bonmoutier par l’évêque Bodon).

Le jugement du Parlement de Metz lui fut hélas défavorable. L’abbé Collin adressa alors un recours au pape en 1722 mais mourut le 20 mars de cette année.

A cette époque, François Moitrier est maire de Bonmoutier et Nicolas Jourdain régent d’école. Le curé est le chanoine régulier Evrard qui a en plus la charge de la paroisse de Petitmont. Il ira d’ailleurs s’y installer en 1733, après que les habitants de ce village aient terminé la construction de leur église et du presbytère.

29 janvier 1735
Acte concernant les réparations de l’église (3)

L’église étant en mauvais état, les décimateurs refusant d’en assurer les réparations, les habitants eurent recours à la cour de Metz. (L’entretien de l’édifice était une des charges de la dîme, donc du clergé). Le droit commun obligeait le décimateur à réparer le chœur et les arrêts de la cour intervenaient pour la nef. Furent appelés à comparaître :
- l’abbé Evrard et à travers lui l’abbaye de Domèvre.
- le prince Marc de Beauvau Craon, baron des baronnies de St Georges (dont dépendait Bonmoutier, Turquestein, Lorquin), qui percevait le quart des dîmes. C’est en 1720 que le prince Marc de Beauvau Craon reçoit du duc de Lorraine Léopold, les Baronnies de St Georges, Turquestein et Châtillon. Cette donation pour "d’éminents services rendus" fait sourire quand on sait que la princesse de Beauvau Craon était la favorite du duc de Lorraine.

Le supérieur de l’abbaye rejeta la demande. Le prince de Beauvau consentit à ne verser que sa part. Les religieux furent condamnés à contribuer aux travaux de la toiture et de la nef. Le procureur exigea un inventaire de la dîme perçue par le père Allaine . A défaut de ce document, la totalité des travaux serait à leur charge.

25 juin 1735

"Inventaire de production de défense que mettent et baillent devant vous, Messieurs le Lieutenant général et les conseillers au baillage de l’évêché de Metz, à Vic."
 "Vénérables abbés prieurs et religieux de l‘abbaye de Domèvre, en sommation.
- contre les maires, habitants et communauté du Val de Bonmoutier,demandeurs originaires de la sommation.
- contre François Evrard chanoine régulier, défendeur originaire"

Le procès s’engagea mal pour les habitants car les religieux (Allaine et Evrard) avaient opté pour la portion congrue. Comme les villageois ne payaient pas la dîme dite "à titre lucratif", mais simplement celle dite "à titre onéreux" destinée à la portion congrue, leur requête ne pouvait aboutir. Pour le tribunal, le village est considéré comme exempt de charges; de plus, le prince de Beauvau Craon, en signalant qu’il avait abandonné au père Allaine ce qu’il percevait sur les deux villages, rendait difficilement défendable la cause des paroissiens. Pour justifier sa générosité, le Prince dit qu’il considérait trop insuffisante la portion congrue de l’abbé.


Extrait de l’Histoire de l’abbaye de Saint-Sauveur et de Domèvre

La cause des habitants fut plaidée une deuxième fois le 29 août de la même année. Ils n’obtinrent pas gain de cause car les religieux les accusèrent d’outrepasser leur droit: en effet la paroissiens avaient déjà réparé le chœur de l’église, à leurs frais en 1724. Ainsi, leur souci d’avoir un édifice en bon état se retournait-il contre eux ! Les religieux mirent donc en évidence le non paiement par les villageois de cette dîme à titre lucratif qui seule obligerait l’abbaye à payer une partie des réparations.
La sentence du tribunal assurait par conséquent l’exemption de réparations en faveur des religieux.

Les habitants firent appel et un jugement de 1737 leur donna raison cette fois.
Devant l’état de délabrement de l’église, déjà en 1735, le maire avait émis un projet de reconstruction qui fut abandonné. Ce même projet fut soumis en 1737 mais n’obtint aucun écho. (Témoins les plans datés de 1735 et 1737). Finalement seule la nef a été réparée en 1737-1738, comme en témoigne l’acte du 27 septembre 1738.

"Le 27. 9 1738 (1) Charles Virion, tabellion de la baronnie de Châtillon a réuni les révérends pères Nicolas Huguinet Marc Menoux, prieurs de Domèvre, ainsi que le maire du lieu en assemblée" . Le tabellion rappelle que ces réparations ont été réalisées grâce à la succession de feu le père Allaine (ce qui prouvait qu’en réalité cet abbé vivait très largement de sa portion congrue, puisqu’à sa mort, il avait laissé environ 800 livres à l’abbaye deDomèvre.), augmentée d’une somme de 500 livres. Les habitants ont offert la somme de 200 livres au cours de Lorraine, et ont assuré le voiturage des matériaux. A la fin des travaux, religieux et ouvriers furent déchargés de l’ouvrage, comme le veut la coutume, à condition qu’aucun dommage ne soit constaté.

Un recencement intéressant effectué par le chanoine régulier Florent Pano, en 1737 nous indique avec précision le nombre d’habitants de la commune cette année là :

  • nombre d’habitants âgés de 10 ans et plus :  213
  • nombre d’enfants garçons et filles :  108
  •  Total : 321

Il faut évidemment considérer qu’à l’époque, un enfant de 10 ans n’était pas encore un adulte, mais il était déjà apte à entrer dans le monde du travail.

Un second recencement de 1748 dû au père Pierre Claudel indique :

  • nombre d’habitants âgés de 10 ans et plus :  240
  • nombre d’enfants garçons et filles :  72
  • Total : 312

 En 1756 on compte 184 "adultes" et 105 enfants, soit au total 289 habitants.

 

Ces variations au niveau de la population s’expliquent certes par une mortalité importante (espérance de vie moins longue, mortalité infantile élevée) mais aussi à cause des épidémies et des famines. L’hiver 1738 - 39 fut long et rigoureux ; en 1746 toutes les récoltes furent détruites par la grêle.

On notera que depuis la fin du XVIIe siècle, l’appellation "Val de Bonmoutier" apparaît de plus en plus. Certains actes mentionnent déjà, avec un siècle d’avance : Val et Châtillon.

L’année 1736 fut marquée par un différend faisant suite au procès de 1708, entre l’abbé Collin et l’évêque de Toul François Blouet de Camilly. Le litige cette fois porte sur la nomination des chanoines dans les paroisses. Après son départ pour la cure de Petitmont en 1733, le père Evrard laissa vacante celle de "Valmoutier" (appellation citée dans un mémoire.) Le supérieur de Domèvre nomma le chanoine Jacques Pellicier pour le remplacer. Cependant, ce dernier ayant sollicité une autre cure dans le diocèse de Metz, présenta à l’abbé Pierre Collin de l’abbaye de Domèvre sa démission qui fut acceptée le 13 novembre 1736, selon la formule :
 "Démissionem in manibus nostris faisam"
A remis sa démission entre nos mains.

L’évêque Scipion Jérôme Bégon exigea l’application de la formule voulue par son prédecesseur F. B. de Camilly :
 "Faisam in manibus Illustrissimi Domini Episcopi Tullensis"
(démission) remise entre les mains de Monseigneur l’évêque de Toul.

Le motif de la mésentente n’était pas une simple question de mots. Accéder à la volonté épiscopale, c’était pour l’abbaye la perte d’un usage et la disparition de la possession immémoriale des bénéfices. Une fois de plus, l’abbé Collin justifia son bon droit d’administrateur en faisant référence aux bulles papales de 1570 et 1576, et il nomma le chanoine Florent Pano à la cure de "Valmoutier".

Le 15 avril 1761, (4) l’église est frappée d’interdit par une ordonnance de l’évêché de Toul. Le curé doyen de Blâmont, mandaté par l’évêque le 10 mars de la même année, avait effectué une visite pour constater l’ampleur des dégâts. Un rapport d’experts confirmera:
- que le chœur et la tour menacent de ruine prochaine
- qu’une église agrandie doit être reconstruite
- qu’aucun office ne peut pour l’instant y être célébré
Une fois de plus l’édifice sera réparé. Les travaux dureront de 1761 à 1768, et durant cette période, les paroissiens iront à Petitmont pour assister aux offices.

Une requête datée du 25 février 1769 met à nouveau en présence les chanoines de Domèvre et les paroissiens.Les religieux sont représentés par le procureur à la cour François Mathieu, la communauté de Val de Bonmoutier par le procureur Voyard. Ce sont toujours les réparations de l’église qui sont au centre des difficultés. L’édifice a été réparé certes, la nef agrandie, mais les habitants émettent des réserves quant à la qualité des travaux.
Les chanoines se montrent conciliants et acceptent de faire encore ce qui est de leur devoir même si les maire, échevins et habitants du lieu souhaitent construire une nouvelle église, selon les plans d’experts choisis ou nommés d’office. Il suffirait de définir ce qui serait à la charge de chacune des parties.

Le langage des religieux n’est plus à la fermeté ! Et pour la première fois ils reconnaissent que la construction d’une nouvelle église s’impose.
Le plan du nouvel édifice sera proposé à la communauté,en présence du curé Paris, le 27 février 1774. Il est précisé que les travaux doivent être terminés pour le 1er septembre de la même année. Aucun document ne fait état des dépenses ni de la durée exacte de la construction ; on sait simplement qu’une partie de la façade nord a été conservée. C’est l’église qui se dresse encore aujourd’hui, sur l’emplacement de l’ancien monastère.

Constatant que les affaires du village sont mal gérées, les échevins et l’ensemble de la population demandent à l’intendant de Sarrebourg qu’un syndic (un maire) soit nommé. (lettre du 25 novembre 1776) Nicolas Marchal, greffier occupera ce poste. A noter que N. Marchal est également au service de la baronnie de Châtillon: la famille Regnault.(5)

  1) Plan de l’église d’avant 1774
2) Plan de la nef à faire au Val en 1737 (fut sans suite) - H 1465 A.D.M.M.

3) Plan de 1774 (église actuelle) - H 1465 A.D.M.M.

 

Les années 1780-1781 sont marquées par une tentative de détournement de fonds de la part de quatre notables du lieu. Suite à une vente de bois, la commune disposait d’une confortable réserve d’argent que les intéressés pensaient se partager en soumettant à l’intendant de Sarrebourg de "fausses factures", pour un montant de 3 070 livres. De faux créanciers menaçaient même,dans une lettre du 28 novembre 1780, de faire payer des frais à la communauté si le règlement n’intervenait pas rapidement.L’affaire en restera là jusqu’au 20 mars 1781, jour de la visite du subdélégué de l’intendant de Metz venu pour contrôler le fameux état des dépenses. Les irrégularités sont vite découvertes et de nombreux témoins viennent déposer contre les notables, les accusant de vouloir voler les deniers communaux.
Suite à cette affaire, François Fricot, commis de ville adresse une lettre à l’intendant de Sarrebourg pour qu’un nouveau syndic soit élu. Il va sans dire que le syndic en exercice faisait partie des faux créanciers. François Fricot précise également que les habitants refusent de voir élu à ce poste le greffier, qualifié de "maire du seigneur". La communauté se plaint également de n’avoir pas accès aux comptes.

C’est ainsi que le 2 septembre est dressé le procès verbal d’élection d ‘un syndic de 12 notables. Les habitants sont réunis à l’issue de la messe paroissiale, au son de la cloche, devant la maison de Dominique le Gardon, maire en exercice. Chaque votant doit exprimer 3 voix (une pour chaque classe) lors de l’élection des notables.Il y a en tout 209 votants. Est élu syndic Nicolas Maillot avec 35 voix, François Fricot a obtenu 32 voix et François Vasseur11. Les 12 notables élus sont :

 - 1ère classe : Jean Baptiste Croizier
 Jean Husson
 François Tiaucourt
 François Souhait
 - 2ème classe : Pierre Masson
 Claude Dépoutot
 François Fricot
 Joseph Léonard
 - 3éme classe : François Vasseur
 Nicolas Louis
 Louis Masson
 Jean Baptiste Cuny

Ces élections nous renseignent également sur les activités des habitants à la veille de la Révolution : les manœuvres sont en grand nombre, puis viennent les laboureurs, les tissiers, les charpentiers, les charrons, les tailleurs.

Le 26 septembre, le maître des requêtes de Metz annulait ces élections… suite à de nombreuses plaintes. Des électeurs auraient été fortement influencés par les quatre notables, auteurs des factures déguisées, qui, en faisant élire Nicolas Maillot, leur ami, songeaient à se redonner rapidement une nouvelle notoriété.

En 1787 eut lieu une assemblée composée du syndic, des propriétaires, des habitants et "Bientenants" de la communauté de Val de Bonmoutier, assemblée attestée par un procès verbal daté du 12 août, en vertu d’une ordonnance de Monseigneur l’Intendant de Sarrebourg. Vingt-huit personnes furent présentes pour élire une nouvelle assemblée municipale, selon une ordonnance royale du 5 juillet 1786. Il s’agissait d’élire trois membres de la communauté qui, avec le seigneur et le curé (membres de droit) constitueraient un syndic élargi. Cette élection à haute voix (la plupart des personnes ne savaient pas lire) désigna :
- Nicolas Marchal l’aîné, âgé de 71 ans
- Jean Baptiste Croisier, âgé de 60 ans
- François Fricot , âgé de 38 ans

Ce fut le 23 novembre 1788 qu’eut lieu la dernière élection de l’ancien régime. Le procès verbal précise "se sont réunies conjointement les assemblées municipale et paroissiale, après les vêpres ". Deux membres d’une même famille (Masson) ayant été élus au cours d’élections précédentes, l’un d’eux devait démissionner du syndic(ce fut Pierre Masson) et cette dernière élection avait pour but de le remplacer. Antoine Boulanger, laboureur de 58 ans recueillit la majorité des voix.
 

Ducs de Lorraine au XVIII siècle.

  • Léopold (1690 - 1729) fils de Charles V
  • François III (1729 - 1737) fils de Léopold
  • Stanislas Leszczynski , duc nominal (1737 - 1766) roi détrôné de Pologne.
     

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