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Les vitraux Gross

Publié le samedi 10 août 2019

Auteur : Olivier BENA

En 1955, le conseil municipal prend la décision de pourvoir l’église de nouveaux vitraux à l’initiative des paroissiens et de l’abbé Paul Vittemer. Une demande est faite au diocèse afin que soient conseillés des maitres verriers. La commission en charge de la reconstruction des églises après la guerre donne l’adresse d’un atelier verrier nancéen, la maison Georges Gross, à qui la commune attribue l’exécution d’une série de vitraux. La seule exigence posée par les paroissiens est que Saint Laurent, saint patron de la paroisse soit représenté dans les vitraux. Il s’avère qu’il n’existe plus aujourd’hui aucune trace des études réalisées, des maquettes ou encore des cartons. En effet, douze années suffiront à voir la fin de l’activité de la maison Gross et la destruction vraisemblablement volontaire des archives. Les seuls vestiges qui demeurent sont les verrières exécutées que l’on peut retrouver dans de nombreuses églises plus ou moins éloignées de nous comme à Amenoncourt, Ancerviller, Herbéviller, Bayon, Toul ou encore à Marpaps dans les Landes !

1) Saint-Laurent, qui es-tu ?

Saint Laurent naît en 210 et 220 à Huesca en Espagne. Afin de compléter ses études, il est envoyé à Saragosse où il fait la connaissance du futur Pape Sixte II. Ce dernier l’établit le premier des sept diacres attachés au service de l’église romaine. Par sa qualité, il a en charge la garde du Trésor de l’église et la distribution des revenus aux pauvres. Le pape Sixte II lui ordonne ensuite de distribuer aux pauvres toutes les richesses dont il est dépositaire, dans la crainte qu’elles ne tentent la cupidité des persécuteurs. Saint Laurent offre donc aux indigents tout l’argent qu’il a entre les mains, puis vend les vases et les ornements sacrés, et en emploie le produit de la même manière.

Cependant le préfet de Rome, informé que l’église possède des trésors, fait venir Saint Laurent et lui enjoint de les livrer pour les besoins publics. Le saint diacre demande un peu de temps et fait venir les orphelins, puis dit au préfet en les lui montrant : « Voilà les trésors de l’Église, que je vous avais promis. J’y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu; l’Église n’a point d’autres richesses». À cette vue, le préfet entre en fureur, et lui rétorque que les tortures qu’il aura à souffrir seront prolongées et que sa mort ne sera qu’une lente et terrible agonie. Ayant ordonné qu’on dépouille Saint Laurent de ses habits, il le fait d’abord déchirer à coups de fouet, puis étendre et attacher sur un gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne doivent consumer sa chair que peu à peu.

La légende rapporte qu’il subit son martyre vers 258 sans plainte, priant pour l’Église de Rome jusqu’à son dernier soupir. Lors de son agonie, on lui prête les paroles suivantes : « Voici, misérable, que tu as rôti un côté ; retourne l’autre et mange ». Saint Laurent est fêté le 10 août. Il est également le saint patron des pauvres.

 

2) Brève lecture des vitraux du chœur :

Situé sur le coté gauche du chœur, ce vitrail représente Saint Laurent distribuant des pains aux démunis qui s’agenouillent à ses pieds. Il y a un homme, une femme et même un enfant. Parmi ses attributs, remarquons que Saint Laurent est vêtu d’une dalmatique, vêtement liturgique du diacre. Elle est de couleur rouge, symbole de son martyre. L’auréole au-dessus de sa tête manifeste sa sainteté.

 

Situé sur le coté droit du chœur, ce vitrail représente le martyre de Saint Laurent vers 258. Attaché à un gril, sa chair est peu à peu consumée par des flammes rougeoyantes. Son regard est tourné vers le Christ en croix, symbole de son martyre pour l’Eglise. Pour Saint Laurent, «  les véritables richesses de l’Eglise, ce sont ses pauvres ».

A l’issue de cet article, une question me taraude encore, pourquoi notre paroisse a-t-elle choisi de se placer sous le patronage Saint Laurent ? Pourquoi n’a-t-elle pas conservé le culte voué à Saint Pierre et à la Vierge Marie comme au temps de l’abbaye de Bonmoutier ? Pourquoi ne pas avoir dédié l’église à Saint Benoît, dont la règle rythmait la vie des religieux de jadis et dont nous conservons une relique ? La seule réponse plausible que j’ai jusqu’ici put trouver réside dans le livre de Roger Cornibé que je cite : un acte du l9 août 1688, signé du père Charles Henri le Bègue, abbé de Domèvre, fait état d’une confrérie de Saint Laurent à Bonmoutier, confrérie qui aura été de courte durée car aucune trace n’en a été retrouvée plus tard.

Olivier BENA

 

Le numéro spécial du bulletin municipal de 2013 sur le "Patrimoine Religieux" est téléchargeable en ligne (cliquez ici, PDF 54.2M) ou achetable en mairie au prix de 5 euros.

 


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