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Questions à … Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle et arrière-petit-fils d’Albert Lebrun

Publié le mercredi 03 avril 2019


crédit photo : Alexandre MARCHI - L’Est Républicain

 

Qui était Marguerite dont vous publiez le journal ?

Marguerite ou Mme Albert Lebrun, l’épouse du dernier président de la IIIe République, a consigné, d’août 1939 à juillet 1940, chaque jour, avec les informations reçues de son mari, ses doutes et ses émotions, sa propre observation des événements et des acteurs d’une histoire en train de se faire.

Comment avez-vous procédé pour le rédiger ?

A travers un récit profondément humain et en même temps très bien informé, Marguerite Lebrun raconte cette longue descente aux enfers, de la déclaration de guerre à l’invasion de la France et à la prise de pouvoir par Pétain. Grâce à son récit sur le vif, on découvre le volontarisme de Daladier puis de Reynaud, les manœuvres de Laval, l’excitation de Weygand et l’apathie apparente de Pétain, qui vont, après quelques mois d’une drôle de guerre, amener la France à collaborer avec la nouvelle puissance européenne.

Après avoir signé une biographie primée par l’Académie Stanislas de votre bisaïeul, qu’apporte ce nouvel opus ?

Ce récit, inédit et authentique, sans artifice car non destiné à la publication, parsemé d’anecdotes souvent drôles, passionnera le lecteur, en resituant l’époque sans les travers que peut parfois apporter l’analyse historique postérieure. C’est un document exceptionnel proposé aux Presses universitaires de Lorraine. Un 3ème livre sera d’ailleurs publié l’année prochaine, aux Presses universitaires de Grenoble. Il s’agira de la suite du journal qui ira du 15 juillet 1940 à octobre 1947, racontant le séjour du couple à Vizille, en Isère, pendant la guerre.

Quel lien unissait votre famille à Alfred Renaudin ?

Alfred Renaudin est appelé par le Président Lebrun, qui lui commande une série de tableaux pour sa propriété à Mercy-le-Haut. Ravi, il lui achètera également une toile représentant la maison natale à Chamagne du peintre Claude Gellée. Par décret du 31 juillet 1934, Alfred Renaudin est fait chevalier de la Légion d’Honneur.

Durant cette même période du journal, dans la nuit du 9 au 10 mai 1940, une des premières bombes tombées sur Nancy échoue sur la maison de la famille Renaudin, rue Pasteur, qui est partiellement dévastée ainsi que l’atelier. Rejoignant Fontannes et l’Auvergne qui les avaient si bien accueillis à la fin de la Grande Guerre, Alfred Renaudin ne reverra jamais vivant sa chère Lorraine.

 

Propos recueillis par Olivier Béna
 

Eric Freysselinard donnera la conférence « Comment la IIIe République a sombré, journal de Marguerite Lebrun septembre 1939-juillet 1940.» le 6 avril à 15h à la salle des fêtes de Val-et-Châtillon en lien avec les Amis d’Alfred Renaudin. Il s’en suivra une vente et une signature du livre du même titre. Ouvert gratuitement à tous.

(édit. 8/04/2019 : galerie photos)


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