Sortie pédagogique au Struthof et au Mémorial Alsace-Lorraine
Publié le jeudi 26 avril 2018
Auteur : Olivier BENA
A la veille des vacances de printemps, les élèves de 3ème du collège de la Haute-Vezouze de Cirey-sur-Vezouze, encadrés par leurs professeurs, se sont rendus en Alsace pour vivre une leçon d’histoire grandeur nature. Partenaire financier de la journée, des membres des comités du Souvenir Français de Cirey-sur-Vezouze, Blâmont et Badonviller ont accompagné le groupe d’une cinquantaine de collégiens. Cette initiative s’inscrit dans les missions du Souvenir Français à savoir la transmission du Flambeau de la Mémoire à la jeune génération.
Un premier arrêt les a conduits au camp de concentration de Struthof-Natzwiller. Sous le nom de « KL Natzweiler-Struthof », le camp est officiellement ouvert le 21 avril 1941. Environ 80 SS en assurent l’encadrement et l’administration. Initialement prévu pour recevoir un total de 2 000 prisonniers, le camp-souche du KL en compte près de 7 000 à la fin du mois d’août 1944. Le camp fonctionne jusqu’à son évacuation par les SS au mois de septembre 1944, face à l’avancée des troupes alliées. Le 23 novembre 1944, la 6ème armée américaine pénètre dans ce véritable enfer sur Terre, totalement vidé de ses occupants répartis dans d’autres camps. Le nombre total de déportés qui ont été internés dans le camp même ou l’un de ses kommandos est d’environ 52 000. Ces victimes de la barbarie nazie sont en majorité originaires d’Europe de l’Est ou du Nord, et de France.
Les conditions inhumaines de travail et de détention, la malnutrition, les sévices des kapos et des SS ainsi que les nombreuses exécutions par balle ou pendaison ont provoqué la mort d’au moins 22 000 détenus en moins de cinq années. Entre la fin mars et la fin avril 1945, l’évacuation des derniers kommandos du KL-Natzweiler, lors des « marches de la mort », a coûté la vie à environ 5 000 déportés. Dirigé d’octobre 1942 à mai 1944 par Joseph Kramer, le Struthof est l’un des camps les plus meurtriers du système concentrationnaire nazi, avec un taux de mortalité de plus de 40 %.
Dans un second temps, les participants ont visité le Mémorial Alsace-Lorraine situé à Shirmeck, à proximité du camp du Struthof. Inauguré en 2005 par le Président de la République, Jacques Chirac, ce lieu chargé en émotions permet de mieux saisir le fonctionnement d’un régime totalitaire, les mécanismes de nazification et de quadrillage de la population par la terreur, la répression et l’incorporation de force des jeunes alsaciens-mosellans. Au sortir de la nef des portraits de personnes qui ont vécu cette période douloureuse de leur vie, les visiteurs ont progressé de salle en salle sur un parcours à la fois chronologique mais aussi thématique les guidant pas à pas vers la fin du conflit. La dernière salle est symbolisée par la lumière naissante et jaillissante après des moments sombres et difficiles. Elle est dédiée à l’amitié et à la réconciliation franco-allemande. La mise en scène vivante de la visite a été très appréciée par tous car celle-ci donne une vision claire et précise de cette page apocalyptique de notre Histoire.
Olivier BENA