Décès de Philippe André (1926-2016)
Publié le lundi 11 janvier 2016
Auteur : Olivier BENA
C’est avec beaucoup de tristesse que la Municipalité de Val-et-Châtillon vient d’apprendre le décès d’un de ses anciens maires et actuel doyen des hommes en la personne de M. Philippe André, survenu au château de Châtillon, le 6 janvier dernier, quelques mois seulement avant son 90ème anniversaire.
Avec ce départ qui endeuille une nouvelle fois la Commune, c’est une page de son Histoire qui se tourne. M. André est né le 8 septembre 1926 à Strasbourg, bien loin de notre Val. En 1928, la famille André acquiert le château de Châtillon à la succession des barons de Klopstein qui le possédaient depuis de nombreuses générations.
M. André entre par la grande porte de la Mairie sous la mandature d’une autre grande figure de la commune, M. Gratien Lorrain. Il sera son premier adjoint. Au début des années 1970, à l’âge de 88 ans, ce dernier ne sollicite plus de mandat après 28 années à avoir endossé la fonction de maire.
Une ère d’après-guerre s’achève et le 14 mars 1971, M. André devient maire de Val-et-Châtillon. Au sein de ce nouveau municipal siègera pour la 1ère fois une femme, Mme Claire Roc. C’était le « Renouveau » qu’il défendait « d’un petit coin de France cher à nos cœurs ». Quatre principes vont régir sa mandature : l’information, la participation, la concertation et la réalisation. Beaucoup de projets fourmillaient dans son esprit et nombre d’entre eux verront le jour.
La concertation visait à attendre de ses concitoyens qu’ils donnent leur avis et exposent leurs problèmes. Par le biais d’enquêtes publiques, il demandait l’avis des Renards sur tel ou tel problème ou futur aménagement.
De ces 6 années de mandat, il faut retenir de nombreuses actions et réalisations. Dans les premiers mois est mise en place la 1ère cabine téléphonique en façade du bureau de Poste. Puis, le chauffage de l’église est rénové, des douches municipales sont installées dans les anciennes écoles. A Noël 1971, les rues de la commune se parent pour la 1ère fois de décorations et de guirlandes électriques. Il fait aussi agrandir et aménager le terrain de sport de l’école. En 1973, deux abris routiers en gré et en bois sont construits dans la grand Rue. En 1974, il fait procéder à la rénovation de la salle du conseil municipal, également salle des mariages, en la dotant de rideaux et de cantonnières en velours vert Empire, de murs et plafond tapissés et de lustres et appliques assorties. Il voulait donner au lieu toute la dignité et le cachet dont il méritait. En 1975, suivant la nouvelle liturgie, un nouvel autel en gré rose des Vosges est installé en l’église Saint Laurent.
Belle innovation également du côté de l’information, M. André fait paraître le 1er bulletin municipal dont il en sera le dévoué rédacteur comme il le signait. Informatif, il permet aux habitants de suivre l’actualité de la commune et ses projets. Comme il l’écrit dans le préambule du 1er numéro : « Pourquoi notre petite cité n’aurait-elle pas son bulletin d’information communale ? Ce privilège serait-il réservé aux villes ? ». Entièrement manuscrit aux soins du maire, c’est une nouvelle technique de communication qui survit encore aujourd’hui 45 ans après. Ces documents d’archives permettent de retrouver ce qu’était le Val il y a presque un demi-siècle.
Un autre projet va lui tenir particulièrement à cœur, à savoir l’embellissement de notre environnement. C’est le concours des maisons fleuries qui vient récompenser les habitants méritants qui ont rendu agréable et attrayante la commune. L’embellissement de la commune était aussi une ambition forte partagée par l’équipe municipale d’alors.
Dans sa jeunesse, il avait intégré l’école supérieure du Bois à Paris afin d’aider et prendre la succession de la gestion des scieries et de la propriété sylvicole forestière familiale. Il était d’ailleurs reconnu par ses pairs et avait exercé des fonctions telles que vice-président national des communes forestières lors de sa mandature. C’est à cette occasion qu’il avait accueilli à la salle des fêtes en 1975 l’assemblée générale départementale en présence de nombreuses personnalités dans le domaine forestier. Il poursuivait ainsi l’action de son prédécesseur, Gratien Lorrain, dans la gestion fine suivant la sagesse des anciens comme il l’écrivait : « Les hommes passent, la forêt demeure ».
Il contribue aussi à valoriser et dynamiser la vie associative en laissant une grand part au développement des actions transgénérationnielles, sportives et culturelles. Il s’est d’ailleurs illustré dans nombre d’entre elles. Il a été professeur de gymnastique auprès de la jeunesse pour les Gas du Val, après un palmarès sportif couronné de récompenses. Il était également sapeur-pompier volontaire. Son passé militaire lui valut aussi de prendre la présidence d’honneur de l’A.M.C. de Val.
Aux élections de 1977, M. André n’est pas réélu maire mais reste cependant conseiller municipal jusque 1989 et il aura ainsi travaillé sous les mandatures de MM. François Romary, André Marcelet et Alain Gérard. Il aura servi l’intérêt public plus de deux décennies animées de droiture, de grande rigueur et de sens du devoir.
Depuis, il n’était pas rare de le voir lors des différentes manifestations communales comme les commémorations au Monument aux Morts ou encore lors du goûter des aînés de la commune. Depuis 2008, son épouse a repris le flambeau en intégrant le centre communal d’action sociale, le CCAS qui concourt à apporter de l’aide aux personnes dans la difficulté et à organiser des événements en faveur des plus jeunes et des anciens. M. André avait d’ailleurs mis en place la 1ère vente des brioches de l’amitié en 1975. Parmi toutes les récompenses, la dernière qu’obtiendra M. André et dont il était très fier, était celle de doyen des hommes qu’il endossera en mai 2014 au décès de M. Mongel.
Après une vie bien remplie pleine de labeur, entouré de l’amour des siens, Mme le maire, les membres du conseil municipal et du C.C.A.S., le personnel communal, tiennent à vous présenter Mme André, ses enfants, petits-enfants, sœur, parents et amis leurs plus sincères condoléances et le souvenir ému et respectueux de votre cher disparu.
Olivier BENA