Val-et-Châtillon

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Art - Il y a 80 ans s’éteignait Alfred Renaudin

Publié le jeudi 07 novembre 2024

A. Renaudin repose auprès de son épouse et de ses 4 filles.

Dans la nuit du 9 au 10 mai 1940, une des premières bombes tombées sur Nancy échoue sur l’arrière de la villa Ambiel, rue Pasteur, où se situe également l’atelier du maître. La famille Renaudin quitte la Lorraine pour rejoindre Fontannes en Haute-Loire, où ils avaient été si bien accueillis à la fin de la Grande Guerre.

Le 23 mai 1940, son gendre, Jean Biet, lieutenant du 43ème régiment d’infanterie coloniale, meurt pour la France à Sedan à 31 ans. La famille avait été également endeuillée avant leur départ précipité par le décès de Mme Zeller le 2 février 1940. Renaudin trouve consolation dans son art et dans l’affection des siens qui l’entourent notamment grâce à la venue au monde de son petit-fils, Jean-François.

Son atelier auvergnat est une modeste grange attenante à la ferme où il habite. Le feu qui a marqué sa vie vient le frapper une ultime fois lorsque le 3 novembre 1942, en fin de soirée, le foin et la paille s’embrasent laissant réduit à néant son univers et cet endroit de création. Tout le labeur produit sur place est détruit de même que toutes les toiles précieuses sauvées lors du bombardement nancéen. C’est le travail de plusieurs années et le meilleur de toute une vie qui partent en fumée ! Très affecté de ces pertes inestimables et irréparables, il accepte l’épreuve comme celles déjà traversées auparavant avec un courage extraordinaire. La seule chose qui selon lui permet de combler ce vide, c’est de travailler davantage. Il reprend de plus belle et continue ses longues et nombreuses séances de peinture en plein air.

Tout s’arrête brusquement lorsque le 7 novembre 1944, à 11h30, alors qu’il s’apprête à terminer une toile aux bords de l’Allier. Il est subitement terrassé par un malaise et s’éteint sans même pouvoir prononcer un seul dernier mot. Il est inhumé provisoirement dans le petit cimetière du village avant que sa dépouille ne puisse être transférée, mi-août 1946, dans le caveau familial Zeller, situé dans le cimetière du bas de Val-et-Châtillon. Son désir, qui était de mourir sans subir la déchéance physique ou morale, a été ainsi réalisé. Il est à présumer que la providence pour laquelle il avait foi lui a offert dans le paradis des peintres une place de grand choix.

Aujourd’hui, 80 ans après sa disparition, l’association « Les Amis d’Alfred Renaudin » perpétue sa mémoire et son œuvre pour une plus juste reconnaissance de son talent au Panthéon des grands artistes. Chaque année, la tombe familiale est entretenue par une membre bénévole et fleurie au moment de la Toussaint, proche de sa date anniversaire de décès.

Olivier BENA


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