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Questions à … Catherine Bourdieu, maîtresse de conférences en histoire de l’art
Publié le mardi 25 mars 2025
Qui est Jules Bastien-Lepage ?
Sa très courte carrière se déroule en partie à Paris, où il possède un atelier, et à Damvillers, son village natal. Il peint la vie quotidienne avec des personnages pittoresques mais réalistes, ses familiers, quelques portraits de personnalités célèbres, des paysages. Il disparaît prématurément, mais son talent est connu de son vivant.
En quoi son style a marqué l’histoire de l’art ?
Jules Bastien-Lepage appartient au mouvement naturaliste qui se développe durant la seconde moitié du 19e siècle ; les peintres qui adoptent cette tendance s’attachent à représenter le quotidien sans interprétation romantique ou réaliste. Ses œuvres illustrent cette observation fine du réel.
Quelles similitudes faites-vous avec Alfred Renaudin ?
Les rapprochements entre ces deux grands noms de l’art lorrain tiennent essentiellement à l’atmosphère, à la description appliquée des sujets, à une palette claire et à une touche légère qui n’interdit pas les empâtements pour traiter l’épaisseur de certains matériaux.
Quelle est votre actualité ?
Je coordonne un groupe de recherche sur la sculpture en Champagne et en Lorraine ; mes recherches portent sur la réalisation des baldaquins aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ces journées ont pour objectif de faire connaître au public les spécificités culturelles et artistiques de cette région. Elles sont organisées conjointement par la Maison des Patrimoines & de l’Habitat et par les associations de la SNANM et de Connaissance de la Meuse.
A l’invitation de l’association « Les Amis d’Alfred Renaudin », Catherine Bourdieu, maîtresse de conférences à l’université de Lorraine à Metz donnera la conférence « Jules Bastien-Lepage (1848-1884) : portraits, paysages et vie quotidienne » le samedi 5 avril à 15h à la salle des fêtes de Val-et-Châtillon. Ouvert gratuitement à tous.
Olivier BENA
Une cure de jouvence offerte à la sacristie
Publié le lundi 24 mars 2025
La sacristie de l’église a été rénovée par Eric et Franck, agents techniques. Rénovation en vue de l’arrivée de Mgr Michel, évêque du diocèse de Nancy - Toul qui présidera la messe en hommage au père Umbricht, le 6 avril prochain, à 9 h 30, à Val-et-Châtillon.
Franck Iber est le nouvel employé communal qui succède à Rémi Gérard, parti en retraite. Fort d’expériences dans le BTP et les espaces verts il est embauché en tant qu’ouvrier polyvalent aux services techniques municipaux.
Nous lui souhaitons la bienvenue au sein de l’équipe municipale.
Franck Iber, nouvel employé communal qui succède à Rémi Gérard, parti en retraite, a participé au chantier.
Hommage au père Charles Umbricht : messe, plaque et exposition
Publié le lundi 24 mars 2025
Le père Umbricht a été élevé au grade de
Grand-officier de la Légion d’honneur en 1933.
Dimanche 6 avril prochain, la commune, en lien avec la paroisse du Bon-Père Fourier des Vosges, rendra hommage au père Charles Umbricht (1873-1941), l’enfant du village, à l’occasion de la présentation, durant un mois, d’une exposition rétrospective et itinérante retraçant en une dizaine de panneaux cette vie simple et extraordinaire.
Né en 1873 à Amenoncourt, Charles Umbricht a grandi au village avant le quitter pour le petit puis le grand séminaire de Nancy. Ordonné par Mgr Turinaz le 8 août 1897, il célèbre sa 1ère messe en l’église St-Laurent. Tour à tour vicaire puis professeur de français, la majeure partie de son ministère se réalise comme aumônier militaire au cœur des combats durant la Grande Guerre puis pour l’Alsace, que sa famille a quitté suite à l’Annexion. Héros incontestable, amputé d’un bras déchiqueté par un obus en juillet 1918, il reste une figure respectable et humble de son époque. Il meurt subitement le 22 octobre 1941 à Meyzieu. Des obsèques solennelles ont lieu le 26 mai 1947 à Val-et-Châtillon où ses restes rejoignent la sépulture familiale au cimetière communal.
Pour l’occasion, S.E. Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Nancy et Toul présidera une messe à 9h30 en l’église Saint-Laurent, concélébrée avec différents prêtres dont le père Edouard Manyanga, curé de la paroisse. Vers 11h, le cortège rejoindra le cimetière communal au tintement de la grosse cloche, Jeanne-d’Arc, dont le père Umbricht était le parrain. De très nombreuses symboliques émailleront cet événement historique. Sur site, une plaque-hommage sera dévoilée suivie d’un temps de prières près de la tombe de celui qui a été le prêtre le plus décoré de la Grande Guerre avant un dépôt de gerbes. A 14h30, François Schmitt, maître d’œuvre de l’exposition, proposera une visite commentée de cette dernière. L’église restera ouverte en continu jusqu’à 17h où l’office des vêpres sera prié.
Contacts et renseignements :
Commune : 03 83 42 51 07
Olivier Bena : 07 82 56 88 47
Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoires des victimes civiles et militaires de guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie
Publié le mercredi 19 mars 2025
Message de Patricia Miralles
Ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants
Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc
19 mars 2025
Le 19 mars 1962, à midi, les armes se sont tues. Dans le fracas du siècle, une voix nouvelle s’élevait, celle d’un cessez-le-feu scellé par les accords d’Évian, mettant un terme à huit longues années d’un conflit qui n’avait pas encore dit son vrai nom.
Même si la paix retardait son avènement, le 19 mars aurait dû marquer l’aube d’un répit. Ce que la fin du feu avait de provisoire appelait un avenir, qui se dégageait doucement, non sans douleurs, non sans craintes, mais un avenir qui pouvait être à nouveau imaginé, peut-être même désiré.
Pour beaucoup, le 19 mars fut pourtant le début d’un autre exil, d’une autre souffrance, de nouveaux drames. Car si le temps de la guerre prenait fin officiellement, celui de la violence et des blessures continuait à bas bruit, dans un silence qui en redoublait la douleur.
Pour les combattants du contingent, jeunes hommes envoyés se battre dans une guerre dont la nature et le sens divisaient douloureusement la métropole, ce fut pour certains, pas tous, l’heure du retour. Le retour dans leurs familles, qu’ils leur tardaient de revoir. L’espérance de reprendre leur vie là où ils l’avaient laissée, même si rien ne sera plus comme avant.
Mais c’est aussi le début d’un combat silencieux : celui de la reconnaissance de ce qu’ils avaient enduré. Eux qui n’avaient pas tous choisi cette guerre mais qui en avaient connu l’âpreté dans les djebels, dans la chaleur ou le froid des nuits d’insomnies, dans le silence des montagnes ou la cacophonie des villes, eux qui portèrent longtemps le poids du non-dit.
Ils durent lutter, plus tard, pour que leurs droits soient reconnus, pour que leur expérience soit comprise, pour que leur engagement ne soit pas relégué aux marges de l’histoire.
Nous ne récusons plus aujourd’hui le malaise et les difficultés qu’ont connus les appelés au moment de rentrer. Ils retrouvaient un pays qui, par le sang ou le sol, était depuis toujours le leur, mais que pourtant ils ne reconnaissaient plus à l’identique, tel qu’ils l’avaient laissé, lorsqu’ils étaient partis se battre à sa demande.
Cette journée d’hommage, ils ont dû la demander, la revendiquer, la conquérir. Pour que dans une date s’incarne enfin le juste hommage de la Nation à cette génération qui a laissé une partie de sa jeunesse dans la poussière millénaire du sol algérien.
Mais le 19 mars fut aussi, pour d’autres, un jour d’abandon. Aux Harkis, soldats fidèles à la France, il n’offrit ni paix ni consolation. Nombre d’entre eux, livrés à leur sort, périrent dans l’indifférence d’un monde qui détournait le regard. Ceux qui purent fuir trouvèrent refuge sur une terre qu’ils avaient servie, mais qui, trop longtemps, les relégua à la lisière de la société, dans une indifférence plus douloureuse que les barbelés des camps.
Pour les pieds noirs, ce jour hâta l’arrachement. L’exode devint le dernier chapitre d’une histoire commencée en France et poursuivie sur l’autre rive de la Méditerranée, sur cette terre où les collines rousses se reposent à l’ombre des oliviers centenaires. Cette terre où l’histoire a déposé ses splendeurs et ses tragédies. Ils se préparèrent à quitter ces paysages aimés, et dans leurs yeux brillaient déjà le reflet des ports surpeuplés et des traversées amères vers l’inconnu. L’Algérie, ce pays qui avait été le leur, ne serait plus jamais leur foyer.
Et puis, il y a les autres, les innombrables autres. Les anonymes pris dans la tourmente, les civils fauchés par la violence, les familles déchirées par les engagements contraires, les silences lancinants de tous les disparus, dont l’absence était si douloureusement présente. À tous ceux-là, à toutes ces vies brisées, à toutes ces existences amputées, nous devons mémoire.
Si pendant longtemps, il y a eu des pages blanches dans notre histoire collective, des blancs qui pour beaucoup étaient recouverts du voile noir et lourd de la souffrance, aujourd’hui la France se souvient.
Elle se souvient de ses fils envoyés dans les maquis algériens, de ceux qui sont tombés sans retour, de ceux qui en sont revenus marqués à jamais. Elle se souvient de ces Français d’Algérie arrachés à leurs racines, de ces Harkis abandonnés en dépit de l’immensité des sacrifices, de ces victimes civiles emportées par le souffle d’une bombe, le sifflement d’une balle ou l’ombre des disparitions.
Se souvenir, ce n’est pas seulement commémorer. C’est reconnaître toutes les douleurs, mais aussi toutes les grandeurs, sans en taire aucune. C’est faire justice à ceux qui ont été oubliés. C’est honorer les sacrifices consentis. C’est porter un regard lucide sur le passé, non pour l’alourdir de nos jugements, mais pour en tirer des leçons utiles à notre temps et nous grandir dans le courage de la vérité.
La mémoire n’est pas un fardeau, mais une lumière. Une lumière qui éclaire les générations présentes et à venir, pour que l’Histoire ne se répète pas, pour que la souffrance d’hier ne nourrisse pas les fractures d’aujourd’hui, pour que les sacrifices consentis nourrissent aussi un sentiment d’appartenance, sans lequel il n’y a pas de socle pour que s’épanouisse la démocratie.
Vive la République !
Vive la France !